La jeunesse intercommunautaire de la province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo, s’inscrit en faux contre tout dialogue entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, en dépit de leur décision de se retirer des zones qu’ils occupent dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo.
Dans un point de presse animé ce mercredi 7 décembre à Goma, ces jeunes représentants de toutes les communautés du Nord-Kivu disent prendre acte de l’annonce faite par le M23 sur sa volonté de quitter les parties congolaises qu’ils contrôlent.
Liso Kasereka, président de cette structure juvénile, estime qu’accepter de dialoguer avec l’ennemi serait une vaste blague du Gouvernement Congolais vu que ces rebelles avaient été conviés à déposer les armes après la rencontre des Chefs d’États de Luanda mais ceux-ci avaient rejeté l’appel.
« … Après l’assise de Luanda, on s’était convenu que l’ennemi va se retirer mais malheureusement, c’était le contraire. La jeunesse intercommunautaire prend acte du message de se retirer mais nous continuons toujours à recommander et à encourager notre Président de la République de ne pas dialoguer avec eux parce que ce sont des hypocrites. Ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui, c’est la conséquence de plusieurs accords qui étaient signés par ces mêmes individus« , souligne-t-il.
Cette structure juvénile dit néanmoins condamné, avec véhémence, le silence de la communauté internationale dans la guerre qu’imposent les rebelles du M23 à la population congolaise. Pour elle, c’est inacceptable que les congolais se réfugent dans leur propre pays sous l’œil impuissant de cette communauté.
« Ça fait vraiment longtemps qu’on est abandonné par ce soit disant Communauté Internationale. Nous sommes agressés, nous sommes tués, nous sommes dans ce qui surpasse le génocide mais la Communauté Internationale ne veut pas se prononcer. Nous, en tant que jeunesse intercommunautaire, nous continuons à dénoncer« , ajoute le président de la jeunesse intercommunautaire.
Réagissant aux massacres de plus 270 civils congolais par le M23 dans le village Kishishe, en territoire de Rutshuru, la jeunesse intercommunautaire appelle à l’ouverture des enquêtes sérieuses afin que les auteurs répondent de leurs actes.
En rappel, tard dans la soirée de mardi 6 décembre, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont annoncé leur retrait des zones conquises tout en sollicitant un dialogue avec le gouvernement congolais. Ce, après que ceux-ci ont occupé plusieurs parties du territoire de Rutshuru pendant près de 5 mois.
Yannick warangasi, à Goma