« Vous avez entendu quelle organisation de défense des droits de l’homme condamné ces violences meurtrières, tous sont silencieux parce qu’ils se nourrissent sur le dos de la MONUSCO, ils ne disent rien, nous allons nous défendre nous mêmes » c’est en ces mots que l’administrateur militaire du territoire de Beni, au Nord-Kivu, a décrié le silence des organisations de defense des droits humains face au meurtre de trois civils, ce dimanche 31 juillet 2022 au poste frontalier de Kasindi-Lubirihya par des casques bleus de la MONUSCO.
Selon cet officier militaire, la peine des ONG-DH à condamner ces graves violations des droits humains par les soldats de la paix dénote d’une complicité.
« Nous n’allons pas recourir aux services des droits de l’homme, aux organisations internationales et autres, non, tous sont derrières eux et se nourrissent au prix de notre sang » a-t-il déclaré dans un meeting populaire à Kasindi.
Le colonel Euta Omeonga Charles qualifie en même temps le meurtre des civils par les casques bleus de la MONUSCO dans cette cité frontalière avec l’Ouganda, comme un acte de mépris vis-à-vis de la population.
» A Butembo on a dit qu’on a tué les soldats de la MONUSCO parce qu’il y avait des manifestants armés, mais ici à Kasindi est ce que la population avait des armes ? la réponse c’est non. Ou alors est ce que l’armée est venue pour combattre la MONUSCO ? On nous a criblé des balles et tué notre population juste en nous méprisant, mais laisser l’État faire son travail » a-t-il poursuivi.
Néanmoins, pour que les auteurs de ces crimes soient sévèrement punis, l’administrateur militaire du territoire de Beni, demande à la population locale de rassembler des preuves nécessaires et suffisantes qui pourront être présentées à la justice dans les prochains jours.
Il a plus insisté sur la mise en place d’un cadre qui réunira tous les témoins oculaires ou non de la situation.
« Ce que je vous demande, nous allons besoin des témoignages, société civile, jeunesse et les mamans, nous avons besoin des témoins oculaires. C’est vrai que les images renseignent déjà, mais un comité local va nous aider à réunir des témoignages qui seront documentés et apporter devant la justice. C’est qui se passe à Beni c’est un crime, et nous apprenons qu’on parle d’un crime ici à Kasindi, il s’agit simplement d’une tragédie malheureuse » conclut-il.
Notons que ce dimanche 31 juillet, des populations civiles se sont opposées à l’entrée en RDC, des casques bleus de la MONUSCO à travers la frontière de Kasindi-Mpandwe. Ils provenaient de l’Ouganda voisin.
Après avoir traversé de force la barrière de la DGM Kasindi, les soldats de la paix ont tué trois civils par balle et blessés quatorze (14) autres. Les habitants qui manifestaient disaient ne plus vouloir de cette mission sur le sol congolais suite à son inefficacité à ramener la paix à l’Est du pays en proie aux groupes armés locaux et étrangers.
La Rédaction