Le week-end a été mouvementé en République démocratique du Congo, après la publication surprise par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), d’une liste de 82 candidats invalidés, de suite de l’annulation de la totalité des suffrages obtenus aux élections législatives, provinciales et communales dans certaines circonscriptions.
Ces candidats sont accusés d’avoir brillé par des actes de vandalisme, détention illegale des Dispositifs électroniques de vote (DEV) ainsi que des cas de fraude. Parmi ceux-ci, douze sont de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), des ministres, sénateurs voire des gouverneurs en fonction, des opposants et des membres de la plateforme politique Union sacrée de la nation (USN) (26), plateforme qui accompagne Félix-Antoine Tshisekedi après la dissolution du mariage FCC-CACH, le 6 décembre 2021.
Un tollé des réactions jaillit alors sur la toile. Les mauvais élèves refutent tous les accusations de l’école CENI. Tous disent être innocents et certains promettent et vont même jusqu’à saisir les instances habiletées, pour être remis dans leurs droits. Le dernier à saisir une institution, c’est le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila qui a déposé un recours à la Cour constitutionnelle, alors que cette dernière avait annoncé ne pas recevoir un recours, avant la publication des résultats provisoires par la Centrale électorale.
Parlant de Ngobila, les militants de l’Alliance des congolais progressistes (ACP) sont même descendus dans les rues de la capitale congolaise, pour dénoncer l’invalidation de leur autorité morale et du Secrétaire général du parti, Charles Mbutamutu, actuellement ministre de l’éducation de Kinshasa.
Des opposants ont alors trouvé des arguments supplémentaires pour demander l’annulation des élections du 20 et 21 décembre 2023 et par ricochet, la tête de Dénis Kadima sur un plat. Pour des candidats présidents malheureux de ces élections, il est inconcevable que ces fraudes et détention illegale des DEV ne se passent qu’aux législatives, vu que le bulletin était unique pour tout le scrutin.
Martin Fayulu en passant par Floribert Anzuluni jusqu’à Moïse Katumbi ne réclament que l’annulation de ce qu’ils appellent « simulacre d’élections ». À ceci, la démission du Président de la Commission électorale nationale indépendante, Dénis Kadima couplées à l’ouverture de poursuites judiciaires à son encontre et des enquêtes minitieuses et indépendantes à la Centrale électorale.
La CENI n’a fait que jouer avec la montre. Sachant que sa décision serait directement attaquée après la publication des résultats provisoires à la Cour constitutionnelle, la Centrale a invalidé des candidats à l’avance. Ces candidats devront déposer un recours d’abord à la Commission électorale nationale indépendante avant plus tard, saisir le Conseil d’état si ils se sentent toujours lésés. Tous ces processus pourront prendre au moins trois mois, alors que la prochaine Assemblée nationale devra être installée d’ici le 15 mars, pour l’ouverture de la session.
Guerschom Mohammed Vicci