L’honorable Simon Kazungu estime que les manifestations contre la mission onusienne dans au travers de la province du Nord-Kivu est la résultante d’une insatisfaction de la population face au mandat des troupes onusiennes.
Il l’a fait savoir dans une interview accordée à la presse ce mardi 26 juillet dans la ville de Goma alors que les manifestations se poursuivaient à la base de la MONUSCO du côté RVA.
Il pense que la rage de la guerre qui ronge la province du Nord-Kivu avec notamment le M23 dans le Rutshuru et les massacres des ADF à Beni et en Ituri peuvent pousser à une serie de questions sur le mandat de la mission.
« C’est une population qui réclame. On ne peut pas refuser à une population de réclamer quelque chose. C’est-à-dire, quand on réclame quelque chose, cela veut dire qu’il y des choses qui ne marchent pas. La population se dit qu’il y a 23 ans que la MONUSCO est là mais on continue à kidnapper les gens surtout quand je prends la situation du Nord-kivu. La guerre fait rage, surtout aussi celle du M23 qui est ici à Rutshuru, les ADF qui égorgent les gens. On massacre les gens en désordre au Nord-kivu, en Ituri. La situation est quand-même catastrophique. Les gens doivent se poser des questions » soutient Simon Kazungu.
Le député honoraire de Butembo présente cependant comme cause de ce soulèvement populaire, la sortie médiatique du porte-parole de la MONUSCO qui a dit haut et fort que la mission était incapable de combattre les terroristes du M23 maintenant actifs dans le territoire de Rutshuru où ils occupent la cité frontalière de Bunagana. Il indexe aussi les récentes déclarations du président de la chambre haute du parlement congolais, qui a, dans un meeting populaire à Goma, affirmé ne plus comprendre l’importance de la présence de la MONUSCO sur le territoire congolais.
« L’huile qui a été mis sur le feu, c’est la sortie médiatique de Diagne qui a dit qu’ils étaient face à une rébellion qui était bien armée, en parlant du M23 et qu’il était difficile pour la MONUSCO d’affronter cette rébellion et que même les FARDC ne pouvaient pas faire ça. Ça, c’est vraiment inacceptable. On ne peut pas oublier aussi le meeting du président du sénat qui est allé un peu loin en demandant à la population que la MONUSCO devra partir » explique-t-il.
Celui-ci laisse entendre que ces sorties médiatiques ont entretenu la situation dans laquelle plonge la ville de Goma et le reste de la province au-delà du chômage accru qui guette la jeunesse qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Il déplore cependant des cas de pillages et des dérapages observés ça et là au cours des manifestations dans la ville touristique et Butemo où certaines maisons, même des particuliers, sont prises pour cibles des manifestants qui jurent par le départ des soldats de la paix.
Simon Kazungu appelle au calme après ces deux jours sans relâche des manifestations et souligne que le message est bel et bien déjà passé et qu’il revient maintenant au gouvernement de prendre ses responsabilités avant que le pire ne soit le dernier résultat de cette crise.
Guerschom Mohammed Vicci