Ces autorités, vraiment !
À la place de trouver des solutions à la crise sécuritaire qui secoue la ville de Goma, avec des morts et des blessés en cascade, les autorités préfèrent s’impliquer dans la modernisation de certaines routes ou des cimetières que de sécuriser la population.
Comme on s’y attendait, l’attention est ailleurs. Durant la journée du mardi 27 février, les travaux de construction de la clôture du cimetière Sep Congo, situé sur l’avenue Cirambo dans le quartier Bujovu en commune de Karisimbi ont été lancés en présence des agents de la mairie, comme s’ils supervisaient.
Dans le quartier Bujovu, l’insécurité n’est plus à décrire. Ici, des cas de vol, des incursions nocturnes et des agressions se portent en merveilles mais pour les autorités, ce n’est pas cela la priorité. Il faut d’abord mettre les morts dans de bonnes conditions, avant de revenir s’occuper de la sécurité des vivants.
Pourtant, le cri d’alarme de la population de cette contrée, est resté lettre morte. On se souviendra que pas plus tard que lundi, cette population avait décrié ce qu’elle voit comme spoliation. C’est vrai qu’il y a une problématique de spoliation dans la ville de Goma mais maintenant, les attentions sont tournées sur les assurances sécuritaires que de s’occuper de spoliation.
“L’état de siège rime avec le développement et la modernisation”, l’avait récemment rappelé le gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le Général-major Peter Chirimwami lors du lancement des travaux d’interconnexion des quartiers. Néanmoins, “O tempora, o mores”, (Ô temps, ô moeurs !, Ndlr). Seulement cette citation peut tracer la voie à suivre par les autorités tant provinciales qu’urbaines, pour éviter que les lamentations ne viennent de gauche à droite et ainsi, porter atteinte à leurs actions.
La population veut bien que la ville de Goma soit plus belle, néanmoins, elle tient aussi à rester vivante pour voir cette beauté que les autorités de l’état de siège se battent pour construire du jour au lendemain.
Pour faire respecter leur autorité, les animateurs de l’état de siège devraient focaliser leur attention sur des questions sécuritaires, avant toute autre chose. Le développement sans la sécurité, c’est investir dans le vide. Personne ne verra le développement si tout le monde doit s’inquiéter pour sa sécurité : la population se trouvera contrainte de s’enfermer chez elle pour rester en vie que de voir des actions positives posées par les autorités.
Guerschom Mohammed Vicci