La ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu est actuellement confrontée à une montée de la criminalité tant de nuit que de jour, perpétrée par des hommes armés non identifiés, malgré la présence d’une importante force militaire sur place.
Malgré les mesures drastiques prises par les autorités militaires et policières, l’insécurité persiste et a déjà coûté la vie à plus 10 personnes en moins d’une semaine. Les habitants de Goma sont sous le choc face à cette vague de violence.
Le 08 avril dernier, trois civils ont été tragiquement assassinés dans un restaurant du quartier de Majengo, situé dans la commune de Karisimbi. Ces personnes ont été tuées lors d’un pillage perpétré par un militaire, qui a été condamné à la peine de mort par le Tribunal militaire garnison de Goma et à une amende de 100 mille dollars en raison de cinquante mille pour deux familles.
Le lendemain, une opération de braquage a eu lieu à l’entrée président, non loin du cabinet du gouverneur militaire du Nord-Kivu. Au cours, trois autres personnes ont été abattues, aux côtés de plusieurs blessés. Ce même jour plus tôt, un autre corps a été découvert près de la mairie de Goma, sans qu’aucune lumière ne soit faite sur les circonstances de sa mort.
Les auteurs de cette fusillade ont été mis aux arrêts et seront jugés selon les déclarations du maire de Goma, le commissaire supérieur principal Kamand Faustin, qui s’était limité en soulignant qu’ils étaient entre les mains d’une commission sans présenter ces présumés criminels, comme il en a l’habitude.
Durant la journée de samedi, un motard a été tiré par ses clients porteurs d’armes à Nyabushongo dans le quartier Ndosho, avant qu’un autre ne soit abattu dans la même soirée dans le même quartier. Le même jour, un autre jeune a été fusillé par un militaire au quartier Katoyi, néanmoins, il a été maîtrisé par ses compagnons d’armes. Dans la soirée du samedi, un élément de la Police militaire (PM) a été lapidé par des jeunes au niveau d’Afia bora, alors qu’il avait déjà une moto et blessé un jeune du coin.
La violence a continué avec la découverte de deux corps ligotés à Kituku, près de la nouvelle Cathédrale. D’autres morts similaires sont enregistrés dont à Kituku le dimanche et un autre corps qui flottait sur les eaux du Lac Kivu, près du port Bisengimana.
La fragilité de la ville de Goma est visible. Des alertes sur les cambriolages et des bévues des hommes armés. Si toutes les voix parlent des Wazalendo, cette version est peut-être loin de la vérité. De nombreuses personnes mal intentionnées utilisent ce nom pour rendre de comptes ou voler des sommes d’argent.
Les habitants de Goma expriment leur inquiétude quant à la situation, et interpellent les autorités à prendre des mesures adéquates pour assurer leur sécurité de cette ville, déjà asphyxiée par la guerre d’agression que mene le Rwanda sous le label du M23.
Pascal Nduyiri