A la suite de l’insécurité grandissante dans la province du Nord-Kivu, notamment en territoires de Beni, Lubero, Rutshuru et Masisi, des entités rurales disposant des terres arables, des femmes de la Ligue solidaire congolaise, (LSC), développent l’agriculture « hors sol » en ville de Goma, le but étant de créer de l’emploi à la femme urbaine.
Madame Joséphine Malimukono, coordonnatrice de cette organisation l’a fait savoir ce samedi 15 octobre 2022. C’était au cours d’une interview accordée AGORAGRANDSLACS.NET à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme rurale.
Dans sa communication, elle précise que les femmes font recours à l’agriculture « hors sol » suite à l’insécurité dans leurs milieux culturaux. Elle parle également une manière pour elles d’innover dans ce secteur afin d’amener la femme urbaine à contribuer à son autonomie tout en mettant en valeur des petits espaces qui l’entoure.
“Nous sommes des femmes rurales, mais aujourd’hui les femmes rurales n’ont pas accès à leurs champs, à leurs plantations. C’est pourquoi nous avons pensé à une agriculture intelligente dans nos maisons et dans nos jardins. Nous ne savons pas comment faire de l’agriculture des vastes étendues dans les lieux en insécurité, mais à la maison on peut cultiver son jardin et produire plus. Si tout le monde mange c’est grâce au travail de la femme rurale”, a t-elle indiqué.
En ce qui concerne l’encadrement des femmes en agriculture sur le sol volcanique de Goma, cette structure veut voir la population investir plus des moyens dans l’agriculture urbaine. Elle rassure que Goma renferme des espaces à sol riche pour la meilleure croissance des plantes, malgré la présence en grande échelle des pierres issues du volcan.
La coordonnatrice de Ligue solidaire congolaise, (LSG) , Joséphine Malimukono appelle les femmes à valoriser l’agriculture urbaine et développer la résilience pour la survie de la population, qui peine à accéder aux terres arables suite à l’insécurité.
“Nous mettons de la boue dans les seaux et puis on n’y plante tout ce qu’on veut, on fait l’arrosage pour leur croissance. Nous cultivons des tomates sous serre, dans des seaux, des légumes dans des boîtes, des pommes de terre dans des casseroles, dans des poubelles, nous cultivons aussi des champignons hors sol”, dit-elle.
Cette structure féminine invite le gouvernement congolais au respect de ses missions régaliennes, dont celles de sécuriser la population. Elle plaide au même moment pour la réactivation de l’agriculture rurale confrontée aux défis sécuritaires afin de réduire le taux élevé de la malnutrition à travers le pays.
Il convient de noter que, c’est depuis plus de vingt ans que le Nord-Kivu fait face à une insécurité dans les zones rurales, suite à l’activisme accru des groupes armés. Des champs et des vastes étendues des cultures sont abandonnés dans plusieurs entités, dont celles du territoire de Beni suite aux menaces des civils, par des présumés rebelles ougandais de l’ADF.
Trésor Wayitsomaya