La limite est dépassée et le silence est désormais un signe de complicité. La guerre d’agression menée par le Rwanda sous le label du M23, continue à faire des victimes civiles et pire, elle suit les déplacés jusque dans leurs milieux de refuge.
Ce vendredi 03 mai a été sombre pour les déplacés de guerre se trouvant dans le camp des déplacés de CEPAC/Mugunga dans la ville de Goma, au Nord-Kivu. Des bombes larguées à l’aveuglette par les supplétifs de l’armée rwandaise, ont fait cinq morts, tous des enfants, selon le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Ndjike Kaiko Guillaume.
Pour lui, cette action du M23/RDF n’est que « répresailles » de pertes encaissées ce matin, après des offensives lancées par les Forces loyalistes dans les profondeurs de la cité de Sake. “Tôt le 03 mai, les FARDC ont lancé des offensives contre les positions de l’armée rwandaise et de ses alliés du M23 en profondeur de Sake. Ces offensives ont permis la destruction des dépôts d’armements et de munitions de l’ennemi », et pour venger ces pertes, « Le M23/RDF a ciblé le camp des déplacés de Mugunga, causant ainsi la mort de 5 personnes, en particulier des enfants qui jouaient dans la cour”, a déploré le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike Kaiko.
En ce bilan du porte-parole, il faut joindre des blessés. Des sources sur place font quant à elle, mention d’au moins dix morts et plus de vingt personnes blessées à la suite de ces bombes.
Madame Julienne Lusenge, présidente des Fonds pour les femmes congolaises (FFC) et Présidente du conseil d’admnistration de la Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (Sofepadi) s’attriste de voir la vidéo d’une femme, morte ce matin avec son enfant au dos.
« Fuir la guerre pour mourir dans la zone d’accueil, c’est tout simplement horrible ! Voir une mère décédée avec son enfant au dos est déchirant. Prions pour leurs âmes. Il est temps d’agir contre les causes profondes de ces crises », se lamente celle qui figure sur la liste de 100 personnes les plus influentes du monde, établie par Time.
Congo prospère et grand (CPG), une plateforme politique engagée dans la restauration de la dignité de la République démocratique du Congo, demande de tout mettre à la place publique, pour exposer le mal que subissent les populations de l’Est de la RDC. « Ne cachez pas les corps, que personne ne parle d’images sensibles, publiez ça partout et ouvrez les yeux et voyez ce que l’on a tous fait de ce pays », a-t-elle écrit sur son compte X (Twitter).
Pour cette plateforme, c’est la RDC qui autorise tous ces abus sur son territoire. « Comment nous nous sommes déshabillés nous-mêmes pour être livrés en spectacle. Le Rwanda n’est pas fort, ni l’Occident pour le compte duquel il tue chez nous. C’est nous qui sommes faibles et tant qu’on ne le réalisera, l’humiliation sera notre quotidien », lance-t-il.
La menace sur la ville de Goma a franchi la barre de théorie depuis. La diplomatie menée par Kinshasa, ne donne aucun fruit. Les condamnations de toutes les interventions et des actes criminels que commettent les forces de défense du Rwanda sur le territoire congolais n’ont jamais empêchées que des civils ne perdent la vie sur le terrain. Il est peut-être temps que le gouvernement s’assume pour arrêter ce bain de sang.
Guerschom Mohammed Vicci