Depuis le 15 février dernier au lendemain de la prise de Bukavu, capitale provinciale du Sud-Kivu par la coalition AFC-M23, la situation sécuritaire s’est rapidement dégradée dans la ville d’Uvira, où s’étaient repliées les Forces armées de la République démocratique du Congo et les autorités administratives.
Les populations locales ont rapporté des scènes de pillages, de violence accrue et à cela, des affrontements entre des militaires des FARDC et les combattants Wazalendo dans la ville, touchant des structures sanitaires, ce qui a eu des conséquences au niveau de la prise en charge, tant de patients que de blessés.
Le personnel de Médecins sans frontières (MSF) qui se retrouvait dans la ville d’Uvira lors des hostilités, a dû stopper ses activités pour se mettre à l’abri des combats, qui prenaient des allures inquiétantes.
« En entendant les tirs, nous devions nous mettre à l’abri rapidement ainsi que les patients, et avons dû mettre nos activités à l’arrêt, ce qui a retardé leurs soins et prise en charge », a témoigné un agent de MSF.
Les tirs se sont intensifiés durant les jours qui ont suivi le 15. Les agents, restés à la maison par crainte, ont malgré eux, réjoint le personnel médical pour porter secours aux blessés. « Mais l’hôpital [l’Hôpital général de référence à Uvira] commençait à recevoir beaucoup de blessés, alors nous sommes venus en renfort à l’hôpital, en prenant le risque d’une balle perdue », affirme l’une d’entre eux.
L’organisation renseigne que depuis le 17, un afflux de personnes blessées arrive dans des structures médicales. MSF parle d’une dizaine de cas par jours et par structure. Avec l’appui du personnel d’autres services et celui du Ministère de la santé, « plus d’une centaine de blessés a déjà été pris en charge en quelques jours », malgré l’insécurité qui règne dans la région.
Dans la ville d’Uvira, la circulation anéantie. Le communiqué évoque des tirs et le chaos en ville, qui ont eu un impact considérable sur les mouvements des populations et même les ambulances peinent à circuler pour ramasser des corps, qui traînent encore sur le sol.
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La Rédaction