Depuis la prise de la cité de Masisi-centre par la coalition AFC-M23, la zone est devenue le théâtre des affrontements récurrents entre la rébellion et les combattants Wazalendo, mettant constamment en danger la vie des populations.
Médecins sans frontières (MSF) rapporte que ces combats ont déjà entraîné de nombreux blessés parmi les civils à l’Hôpital général de référence de Masisi, et des milliers de personnes y trouvent régulièrement réfuge et dans la base de l’organisation.
Jeudi 20 février par exemple, les hostilités se sont déroulées dans la cité de Masisi-centre, et des armes lourdes ont même été mises en contribution. Stephan Goetghebuer, coordinateur des programmes de MSF au Nord-Kivu indique que la base de la mission et l’HGR de Masisi se sont retrouvés entre deux feux.
« Ces combats ont notamment eu lieu entre le bureau de MSF et le marché situé devant l’hôpital où des milliers de personnes sont à nouveau réfugiées depuis des jours », s’inquiète-t-il, combats au cours desquels l’agent Jerry Muhindo, qui a succombé ce samedi, a été touché et un autre enfant déplacé été « légèrement » blessé dans les locaux de MSF.
Depuis l’entrée du M23-AFC à Masisi-centre à mi-janvier, Médecins sans frontières parle deux civils ayant essuyé des tirs dont l’un mortellement blessé le 16 et le 19 du même mois, l’Hôpital et la base de MSF ont été touchés, et deux employés de l’organisation sont sortis blessés après l’explosion d’une roquette sur le garage de MSF.
Le 28 janvier, une femme a été abattue lors d’affrontements qui se sont déroulés entre le bureau MSF et la base de vie de l’organisation, et le 16 février, c’est un agent du Ministère de la santé qui a été blessé par une balle perdue, qui avait traversé l’Hôpital.
Stephan Goetghebuer regrette que de nombreux appels lancés vers les belligérants pour la protection des structures sanitaires et humanitaires, la sécurité des patients, du personnel médical et humanitaire, ne soient toujours pas pris en compte. Pour lui, « Le droit humanitaire est foulé aux pieds. Cela doit cesser ».
Compte tenu de la situation sécuritaire sur le terrain, Médecins sans frontières affirme évaluer sa présence et ses activités dans cette zone, où les besoins médicaux et humanitaires de la population restent importants.
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La Rédaction