Dans un récit poignant publié sur son compte X (Twitter), le fils de l’ancien président rwandais Juvenal Habyarimana dévoile les horreurs vécues lors de la tragédie du 6 avril 1994, un événement qui a marqué le déclenchement du génocide rwandais. Alors âgé de 18 ans, il relate les circonstances tragiques de la mort de son père et la violence inouïe qui a suivi.
Ce jour-là, le jeune homme et ses cousins se trouvaient dans le jardin de leur résidence à Kanombe, près de l’aéroport de Kigali, lorsqu’ils ont été témoins de l’attaque contre l’avion présidentiel, un Falcon 50. Une série d’explosions a déchiré le ciel, plongeant la famille dans l’horreur. Le père du narrateur, le président Juvenal Habyarimana a été tué dans cette attaque, laissant derrière lui une famille dévastée et un pays plongé dans le chaos.
Le récit décrit avec une précision déchirante, les scènes macabres qui ont suivi l’explosion de l’avion présidentiel. Des morceaux de chair humaine brûlante jonchaient le sol, tandis que l’odeur âcre du kérosène et de la chair brûlée emplissait l’air. Parmi les débris en feu, le fils de Juvenal Habyarimana a retrouvé le corps de son père, étendu parmi les fleurs du jardin familial. Un moment d’indicible douleur, où la mort a pris une dimension insoutenable.
Malgré l’atroce découverte, le jeune homme a trouvé la force de documenter ces horreurs, en prenant des photos des corps et des débris de l’avion. Ces images témoignent de l’ampleur de la tragédie et de la brutalité de l’attaque qui a coûté la vie à de nombreuses personnes, dont des membres de la famille présidentielle.
Au-delà du drame personnel, le récit souligne le rôle déclencheur de cet attentat dans le déroulement du génocide rwandais, l’une des pires tragédies du 20ème siècle. Il met en lumière le silence assourdissant de la communauté internationale face à cette violence inouïe, et souligne l’absence d’enquête internationale pour faire la lumière sur les événements tragiques de cette journée fatidique.
Le fils de Juvenal Habyarimana exhorte à une prise de conscience collective et à un combat pour la vérité et la justice, afin d’empêcher que l’histoire ne soit écrite par d’autres. Il rappelle également l’impact durable de ces événements sur le peuple rwandais et congolais, soulignant la nécessité d’une action internationale pour prévenir de telles atrocités à l’avenir.
En ce jour commémoratif du 6 avril 1994, le récit du fils de Juvenal Habyarimana résonne comme un cri de vérité et un appel à l’action, afin que les souffrances endurées par tant de familles rwandaises et burundaises ne soient jamais oubliées, et que justice leur soit enfin rendue.
Nazali M. Tatu