Le samedi 16 septembre 2023, deux incidents sécuritaires ont été rapportés dans la région de Rutshuru, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), pointant du doigt les exactions commises par les forces rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), qui occupent de facto cette zone.
Selon un témoin, tard vers la soirée d’hier vendredi 15 septembre, un motard et sa passagère ont été enlevés par deux hommes armés sur la route entre Burayi et Rutshuru Centre. Un enfant qui se trouvait également avec eux, a été abandonné sur place ainsi que la moto. Les ravisseurs présumés appartenir aux rangs du M23, ont rejoint un autre homme armé en uniforme et emmené les deux victimes dans la brousse, avant de disparaître.
Plus tard dans la nuit du même vendredi, une femme de 35 ans a été agressée près de son domicile, situé à côté de la base de la MONUSCO à Kiwanja. Selon les informations, l’agresseur armé d’une machette lui a dérobé son téléphone portable avant de prendre la fuite.
Ces exactions s’inscrivent dans un climat général d’insécurité croissante dans la région, directement imputable aux rebelles du M23, selon les populations locales. Cette dernière vit dans la terreur et ne sait à quel saint se vouer. La situation sécuritaire demeure très volatile. Privés de soldes, les combattants du groupe armé s’adonnent à des enlèvements, vols et autres criminalités pour leur survie.
Malgré la présence de la Force régionale est-africaine et des casques bleus, les civils se sentent livrés à eux-mêmes et à la merci des agissements du M23. La situation précaire est d’autant plus inquiétante après la mort récente d’un homme d’affaires de nationalité rwandaise, enlevé dans la zone sous contrôle de la rébellion sur l’axe Bunagana-Rutshuru.
Le gouvernement congolais dénonce le soutien du Rwanda aux terroristes du M23, ce que Kigali nie. La recrudescence des violences fragilise davantage l’Est de la RDC et préoccupe la communauté internationale.
Nazali M. Tatu