Comme pour célébrer la Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, commémorée le 02 novembre de chaque année et cela depuis l’assassinat des confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal au Mali, l’organisation Journaliste en danger (JED) s’est livrée ce mercredi 1er, à la publication du rapport du premier mandat de Félix Tshisekedi à la tête de la République démocratique du Congo.
Ce qui est frappant est d’abord et avant ce bilan de cinq journalistes tués depuis la venue de l’actuel chef de l’État au pouvoir, qui n’a pas tenu ses promesses d’investiture où il s’était engagé de faire des médias « des véritables quatrième pouvoir, à oeuvrer pour le respect des droits fondamentaux et à sensibiliser les forces de sécurité au respect des droits et libertés des journalistes, à exercer leur mission d’informations sans craintes des représailles », se rappelle JED qui n’a pas vu grand chose changer.
Malheureusement, ces promesses qui n’ont jusque-là pas vu leur concrétisation, ont eu des incidences graves dont « les assassinats, les menaces, agressions et arrestations des journalistes, les fermetures et pillages des médias », lesquels ont été repertoriés depuis 2019, année de la première alternance politique pour un quinquennat considéré comme celui de la rupture, qui n’est jusque-là pas consommée.
Derrière des assassinats de nos confrères Joël Mumbere Musavuli de la Radio communautaire Babombi en Ituri, Bwira Bwite de la Radio communautaire de Bakumbole dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, Héritier Magayane de la station locale de la RTNC Rutshuru et Barthelemy Kubanabandu Changamuka de la Radio communautaire de Kitshanga au Nord-Kivu, « des enquêtes annoncées au lendemain de ces assassinats n’ont jamais été diligentées », regrette JED.
À ces assassinats se joignent 40 cas de violences physiques, 30 d’arrestations ou interpellations, 18 cas de fermetures des médias ou d’interdiction des programmes ou émissions politiques et trois journalistes qui croupissent jusqu’à ce jour, en prison. Il s’agit notamment du journaliste indépendant Patrick Lola, oublié derrière le barreau depuis novembre 2021, Blaise Mabala de la Radio Même moral FM de Mai Ndombe incarcéré depuis le 20 octobre dernier et de Satnis Bujakera, correspondant du magazine Jeune Afrique et de Actualite.cd intercepté le 08 septembre dernier à l’aéroport international de Ndjili.
Au total, JED a enregistré 523 cas d’atteintes à la liberté de la presse dont « 5 journalistes assassinats, au moins 160 cas d’arrestations des journalistes, plus de 130 journalistes et professionnels des médias, qui ont été victimes des menaces ou des violences physiques et 123 cas des médias attaqués, fermés ou des émissions interdites ».
Tout en rappelant qu’un climat de tension et suspicion, généralement hostile à la presse s’annonce avec des échéances politiques cruciales, Journaliste en danger considère que la sécurité des journalistes est l’une des clés essentielles de la réussite d’un processus électoral fiable et transparent.
Guerschom Mohammed Vicci