L’intersyndicale des médecins et infirmiers, élargie à la société civile de la ville et du territoire de Beni en province du Nord-Kivu, décrète deux journées de deuil soit du lundi au mardi 21 mai 2024, “hôpitaux sans prestataires de soins”, sur toute l’étendue de la ville de Beni et du territoire. Décision prise lors d’une assemblée générale tenue à Oicha jeudi 16 mai 2024.
Selon le Docteur Godefroid Kombi Mbegho, responsable de l’intersyndicale, par cette mesure, les infirmiers et médecins de Beni dénoncent la recrudescence de l’insécurité dont sont victimes les personnels soignants.
Il parle de 12 prestataires de soins déjà tués, 4 enlevés, ainsi que de plusieurs structures sanitaires incendiées, et d’autres ayant déjà fermé leurs portes suite aux menaces des terroristes ADF dans cette partie de la province du Nord-Kivu.
“Nous avons compté 14 structures incendiées, 43 pillées, 14 déjà fermées, 12 prestataires déjà tués, 4 enlevés, voilà le tableau sombre qui nous a poussés à prendre ces actions. Lundi, il n’y a pas d’activités en ville de Beni et dans le territoire. Ce sont des journées de deuil, lorsqu’on pleure, on ne peut pas soigner les malades”, a-t-il fait savoir.
Et d’en ajouter :
“La deuxième grève est une grève administrative à partir de ce même lundi, il n’y aura pas d’expédition de rapports à la hiérarchie jusqu’à ce que la situation soit rétablie.Toutes les structures sanitaires périphériques doivent observer un service minimum de travail jusqu’à 15h, il n’y aura pas de garde de nuit”, a-t-il poursuivi
L’intersyndicale des infirmiers et médecins recommande au gouvernement congolais la sécurisation des structures, du personnel et des populations locales, l’indemnisation des familles des prestataires décédés.
Cette structure réclame aussi la réhabilitation ou la construction des structures incendiées et leur équipement, le paiement de la prime de risque, de la prime de brousse, la mécanisation des prestataires et la régularisation de la situation administrative des nouvelles unités.
Claudine Mulengya