Le cacao est est-il une source d’insécurité en province de l’Ituri ? Aucun n’ignore que cette culture pérenne fait couler encre et salive dans les chefs de populations, surtout en territoire d’Irumu et Mambasa où elle est majoritairement cultivée par plusieurs paysans. Aujourd’hui, c’est dans les agglomérations où cette culture est cultivée que l’insécurité est observée et le commerce de cacao est beaucoup plus actif.
Les territoires de Mambasa et Irumu sont les principaux berceaux de cacao en province de l’Ituri, confrontés, depuis plus de deux décennies, au problème d’insécurité. Malgré ce défi, des migrants, venus du Kivu voisin, se sont procurés des milliers d’hectares pour y installer des plantations de cacao. En Irumu, c’est du côté Sud où cette culture s’est beaucoup plus développée sur l’axe Komanda-Luna, région riche en sol. Avec la progression des terroristes ADF, venus du territoire de Beni, qui se sont déversés en Irumu depuis 2019, les agriculteurs de cette région ont abandonné leurs plantations. À Mambasa, la culture de cacao s’est développée en chefferie de Babila Babombi, avant de se prolonger dans la chefferie voisine de Babila Bakwanza.
Malgré l’insécurité en territoire d’Irumu et Mambasa, le commerce de cacao s’est beaucoup développé, même dans les zones chaudes telles que sur l’axe Komanda-Luna, Mambasa-Biakato et Mambasa-Komanda où il y a prolifération des acheteurs de cacao. Outre cet aspect, les agriculteurs, qui se sont déplacés vers des zones supposées sécurisées, se posent des questions sur l’identité des personnes qui récoltent les cacaos, plantés dans leurs champs et plantations pendant que des rebelles ADF et alliés sont actifs sur ces axes.
Ce constat de AGORAGRANDSLACS.NET indique que des acheteurs occasionnels de cacao prennent même de cacao frais. Une situation, qui a accentué le taux de banditisme de cette matière première dans les zones en insécurité. Certaines langues, qui se réservent, parlent d’une situation qui risquerait de déclencher la légitime défense des agriculteurs, pour se procurer de leurs produits qui, malgré la présence des forces de sécurité et de défense, sont détruits par des personnes inconnues à leur défaveur.
L’hypothèse proposée par votre site est que le cacao pourrait aussi être une source infernale de l’insécurité dans les territoires d’Irumu et Mambasa, où est cultivé cette culture qui, il y a peu, constituait la principale source de commerce pour les agriculteurs et qui, aujourd’hui, se retrouvent très pauvre suite à la convoitise de cette culture par l’Ouganda et ses partenaires machiavéliques.
Pas plus que deux jours, en date du 03 mars, la Nouvelle société civile congolaise, dans la chefferie de Babila Babombi, avait alerté les autorités de Mambasa sur l’occupation des champs de cacao, dans les environs de Biakato, par des personnes inconnues. Une situation, qui risque de fragiliser la zone, longtemps secouée par le problème d’insécurité.
Depuis 2019, la situation sécuritaire dans les territoires de Mambasa et Irumu a causé un déplacement massif de la population, abandonnant leurs champs. Jusqu’à ce jour, la population confirme que la culture de cacao est source d’insécurité, d’autant plus que les champs abandonnés sont exploités par les rebelles ougandais de l’ADF et leurs alliés.
Nicaise Ngumbi