Dans la ville de Goma, plus personne n’arrête des hommes porteurs d’armes blanches et en feu. Tard dans la soirée de ce mercredi 10 avril, trois civils viennent d’être tirés dessus par les hommes en armes non autrement identifiés au niveau du rond-point ”Entrée président”, sur la route Goma-Sake.
D’après les premiers témoignages recueillis sur place, les personnes ciblées étaient dans une jeep noire, avant d’être surprises par des coups de feu, tirés par les hors-la-loi qui leur poursuivaient sans qu’ils ne s’en rendent compte.
Les témoins ayant vécu l’événement, soutiennent que le fait s’est passé aux environs de 17h 45 minute, heure durant laquelle les embouteillages sont souvent signalés à cet endroit. Les bandits ont criblé plusieurs balles, façon pour eux de se frauer le chemin, occasionnant ainsi d’autres victimes.
Les mêmes sources poursuivent qu’outre la tuerie de ces nouvelles victimes, les bourreaux ont emporté une importante somme d’argent, qui était dans la jeep ciblée.
Ce nouveau cas de fusillade s’ajoute à celui enregistré dans la nuit du mardi 9 à ce mercredi 10 avril, où trois autres personnes ont été tuées par un militaire qui serait de la Garde républicaine, dans un restaurant au quartier Majengo dans la commune de Karisimbi.
Cette montée en flèche de l’insécurité dans le chef-lieu du Nord-Kivu, est une preuve que vivre à Goma devient de plus en plus une expérience professionnelle, en dépit du fait que la ville est dirigée par les autorités militaires et policières dans le cadre de l’état de siège, instauré en vue de restaurer l’autorité de l’état dans cette partie est du pays, victime des affres de la guerre depuis plus d’une décennie.
Qui tue à Goma ?
Les Gomatraciennes et Gomatraciens qui visiblement manquent à quel saint se vouer, ne cessent de se poser des questions sur les personnes qui sèment tueur et désolation pendant cette période où la République démocratique du Congo, subit une agression injuste de la part de son voisin, le Rwanda.
Si certains attribuent ces tueries récurrentes aux “faux” Wazalendo qui circulent librement dans la ville avec leurs armes en lieu et place de combattre les M23 aux côtés des forces armées régulières, d’autres par contre, estiment que certaines autorités seraient cachées derrière ces drames, rien que pour leurs intérêts égoïstes.
Depuis près de deux mois, le maire policier de la ville de Goma avait interdit la circulation des motos au-delà de 18 heures, une mesure prise selon lui, dans le but de stopper l’hémorragie sécuritaire. Depuis lors, les bandits ont changé leur mode opératoire en se promenant dans des véhicules.
Faut-il continuer à suspendre la circulation des motos au-delà de 18 heures ? S’interrogent les populations coincées dans leur amour propre.
Wait and see, disent les anglais.
Yannick Warangasi