Dubaï a été frappée par des pluies diluviennes sans précédent ces derniers jours, provoquant d’importantes inondations qui ont fait au moins un mort, et causé d’énormes dégâts matériels.
Selon l’agence de presse officielle WAM, les précipitations enregistrées lundi et mardi dans l’émirat ont été « un événement météorologique historique », dépassant tout ce qui a été documenté depuis le début des relevés en 1949, bien avant la création des Émirats arabes unis en 1971.
D’habitude aride, Dubaï a été arrosée par plus de 142 millimètres de pluie en quelques heures seulement, soit l’équivalent d’un an et demi de précipitations pour cette région désertique du golfe Persique. L’aéroport international de Dubaï, l’un de plus fréquentés au monde, a dû suspendre brièvement ses opérations.
Des maisons et commerces ont été inondés, des voitures emportées sur les routes devenues de véritables rivières. Les centres commerciaux populaires comme Dubai Mall et Mall of Emirates, se sont retrouvés avec de l’eau jusqu’aux chevilles. Des camions-citernes ont été déployés pour évacuer les importants volumes d’eau stagnante.
Dans la ville d’Al Aïn à 130 km, un record de 254 mm a même été enregistré. L’émirat voisin du Fujairah sur la côte Est a également essuyé 145 mm de pluie mardi.
Ces pluies exceptionnelles auraient été exacerbées par des opérations de l’ensemencement des nuages menées par les services météorologiques, avant l’arrivée de la tempête, selon certains experts cités par l’AP.
L’ensemencement des nuages est une technique utilisée pour tenter de modifier les conditions météorologiques, en particulier pour provoquer ou augmenter les précipitations. Pour le cas de Dubaï, les services météorologiques ont utilisé le chlorure de sodium (sel), pour favoriser la condensation en gouttelettes dans les nuages chauds.
Si de tels épisodes restent rares dans le Golfe, leur intensité pourrait être renforcée par le réchauffement climatique mondial, selon des scientifiques. L’augmentation des températures entraîne une évaporation accrue des océans et autres étendues d’eau, chargeant l’atmosphère d’une plus grande quantité d’humidité susceptible de se condenser.
Avec une hausse de 1,5°C en 60 ans, bien au-delà de la moyenne globale, les Émirats arabes unis figurent parmi les régions les plus impactées par le dérèglement climatique. Un phénomène qui pourrait aggraver la fréquence et la violence de ces épisodes météorologiques extrêmes à l’avenir.
Franck Tatu