Dans une visite ce mercredi 17 avril au camp des déplacés de Bulengo dans le quartier Lac vert en commune et ville de Goma au Nord-Kivu, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Turk rappelle l’importance de prendre au sérieux la situation humanitaire créée par la guerre d’agression menée par le Rwanda, sous le label du Mouvement terroriste du 23 mars, M23.
Les déplacés ont plaidé auprès du Haut-commissaire, pour le retour de la paix dans leurs entités, à savoir les territoires de Rutshuru et de Masisi, afin qu’ils y retournent.
« Ça me brise le cœur de voir des personnes déplacées à multiples fois, qui sont dans une situation extrêmement précaire sur ce site et qui veulent la paix », s’attriste M. Volker Turk, qui renseigne que ce sont presque les mêmes visages rencontrés lors de sa visite en 2013 (guerre du M23), qui se retrouvent de nouveau dans des camps et sites des déplacés dans des conditions et avec des demandes similaires.
Pour lui, au-delà des conflits qui rongent l’humanité, l’attention ne devrait pas être écartée du calvaire que traversent des milliers de déplacés de l’Est de la République démocratique du Congo.
« C’est clair qu’on doit prendre cette situation très au sérieux. On a beaucoup de conflits dans le monde », insiste-t-il, avant de faire entendre son sens sur une certain mépris de la situation en RDC. « Quelquefois, j’ai aussi l’impression qu’on oublie la situation ici », expliquant sa présence par le souci d’attirer l’attention internationale sur « la tragédie de ce qui se passe ici ».
À l’en croire, les déplacés veulent voir intervenir toutes les personnes ayant une certaine influence sur les belligérants, s’impliquer pour stopper ce cycle des violences et des massacres qui n’a cessé depuis plus de trois décennies.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Turk précise que la priorité « absolue » demeure « la protection des civils ». Néanmoins, il reconnait qu’il faut établir la responsabilité criminelle et de tous les acteurs qui abusent les droits humains.
Au-delà de la justice qui doit être rendue, M. Volker Turk insiste pour l’établissement de la justice transitionnelle, et que pallier la situation humanitaire précaire et la recherche du retour de la paix doivent caractériser les efforts consentis actuellement. Il promet de lutter pour que ces personnes reviennent dans leurs entités respectives.
Signalons ici que cette visite du Haut-commissaire à Goma succède celle de Bunia, où M. Volker Turk est sorti « cœur brisé » après son contact avec la situation humanitaire dans des camps des déplacés dans le chef-lieu de l’Ituri.
Guerschom Mohammed Vicci