Le soutien du Rwanda à la coalition AFC-M23 qui occupe de vastes territoires dans l’Est de la République démocratique du Congo et les sanctions imposées par la Belgique pour contraindre Kigali à stopper son aide à la rébellion, auront largement contribué à la chute des relations entre les deux pays.
Dans un communiqué ce lundi 17 mars, Kigali a officiellement annoncé la rupture des relations diplomatiques avec Bruxelles, après des jours de tractations et des échanges difficiles, en raison de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu en RDC.
Le Rwanda accuse notamment la Belgique de l’avoir « constamment » miné avant et durant le conflit qui secoue la République démocratique du Congo. Pour Kigali, plusieurs facteurs ont contribué à ce divorce, et « tous sont liés aux tentatives pitoyables de la Belgique de maintenir ses illusions néocoloniales ».
Kigali charge Bruxelles d’utiliser des « mensonges » et « manipulations » pour mobiliser une opinion « hostile » que le Rwanda trouve « injustifiée », dans le souci de « déstabiliser » non seulement le Pays de mille collines, mais également l’ensemble de la région. Le Rwanda explique cette situation par le fait que « La Belgique a clairement pris parti dans un conflit régional ».
Plus grave, le Rwanda charge la Belgique d’avoir joué un « rôle historique destructeur » dans la création de « l’extremisme éthnique », lequel a conduit au « Génocide » contre les populations Tutsi de 1994, en passant notamment par une discrimination et une persécution « enracinées ».
Kigali voit en cette rupture, son engagement à protéger ses intérêts nationaux et la dignité des Rwandais, et de ce fait, un moratoire de 48 heures a été accordé aux diplomates belges de quitter le territoire Rwandais.
Guerschom Mohammed Vicci