En présence du Secrétaire d’État américain Marco Rubio, les ministres des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, représentée par Thérèse Kayikwamba Wagner et du Rwanda, Olivier Nduhungirehe ont signé ce vendredi à Washington aux Etats-Unis, le pré-accord de paix, marquant un tournant diplomatique majeur dans la résolution pacifique de la crise sécuritaire de l’Est de la RDC.
Au travers ce pré-accord, les deux pays ont pris l’engagement « ferme » de respect mutuel des frontières ; la cessation de toute hostilité directe ou indirecte ; ne plus soutenir de groupes armés opérant de part et d’autre des frontières. Les deux pays s’accusent mutuellement de soutenir notamment la rébellion du M23-AFC d’une part et de l’autre, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Autre point de ce document, la facilitation du retour des réfugiés et déplacés internes, et garantie de l’accès humanitaire aux populations vulnérables ; la réaffirmation du mandat de la Mission onusienne en RDC (Monusco) ; le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ; le désengagement ; et la mise en place d’un cadre pour favoriser l’intégration économique économique.
Tenant compte de la fragilité des accords, un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire sera mis en œuvre, en s’appuyant sur le schéma du Concept d’opérations (CONOPS), adopté en octobre 2024 à Luanda, en Angola.
Bien que salutaire, l’accord reste mou sur des questions essentielles notamment le retrait des troupes rwandaises de la RDC et celui des forces en présence dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, qui occupent de vaste territoire dont Goma et Bukavu, deux capitales provinciales depuis de nombreux mois.
Cette signature parait comme une avancée majeure dans les relations entre les deux pays, qui sont restés hostiles depuis la résurgence de la rébellion du M23-AFC, que Kinshasa accuse Kigali de soutenir.
La prochaine étape verra les Présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame signer l’accord définitif, ouvrant la voie à un processus de normalisation des relations diplomatiques, qui passent notamment par la résolution de l’épineuse question des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Le Rwanda, bien qu’il ait toujours nié sa présence en République démocratique du Congo malgré le rapport d’un Groupe d’experts des Nations unies, qualifie toujours la question des FDLR comme prioritaire pour résoudre les différends, qui ont vu Kigali placer ses « mesures défensives » le long des frontières de deux pays.
Parmi les observateurs de la signature du pré-accord se trouvaient l’Union africaine (UA), le Togo, le Qatar, témoignant de la nécessité pour les deux parties de parvenir à un accord pour permettre la relance du développement de la région.
Guerschom Mohammed Vicci