Crispin Ngunza Mashi, un ingénieur informaticien de Bukavu pourrait bien tenir la clé pour résoudre l’épineux problème des détournements massifs de fonds publics en République démocratique du Congo. Cet expert en systèmes informatisés a mis au point un concept révolutionnaire appelé “Système informatique d’encadrement des recettes et dépenses Publiques” (S.I.E.R.D.P).
Face au constat alarmant du manque de transparence, de la corruption endémique et de l’inefficacité du système fiscal national, le S.I.E.R.D.P vise à instaurer un cadre digitalisé, unifié et traçable pour la gestion rigoureuse des finances de l’État congolais. Selon les estimations officielles, les pertes dues aux malversations atteindraient la somme faramineuse de 20 milliards de dollars par an.
Le S.I.E.R.D.P se présente comme une plateforme informatique ultramoderne, opérationnelle en temps réel sur l’ensemble du territoire national et accessible via différents terminaux. Elle permettra un suivi étroit des recettes publiques, de leur perception initiale jusqu’à leur reversement intégral aux caisses de l’État central et des provinces. Parallèlement, un mécanisme de traçabilité sera déployé, pour contrôler l’ensemble du cycle de vie des dépenses publiques.
“Notre objectif est limpide : fournir à la RDC un outil performant pour optimiser ses recettes publiques tout en tarissant les sources de gaspillage et de détournement de fonds, qui gangrènent actuellement le système”, a déclaré M. Ngunza.
S’inspirant des pratiques exemplaires des pays de la Communauté Est-Africaine, le S.I.E.R.D.P vise à instaurer une autorité unique en matière de gestion des finances publiques, tant pour les recettes que pour les dépenses.
Bien que son implémentation requière l’adhésion des décideurs politiques et un investissement conséquent, les bénéfices escomptés sont substantiels : maximisation des rentrées fiscales, élargissement de l’assiette imposable, dématérialisation des procédures fiscales et fin des tracasseries administratives pour les contribuables.
Pour l’Inspection générale des finances (IGF), qui peine à combattre efficacement la fraude, le S.I.E.R.D.P représenterait un outil de contrôle et de prévention en temps réel, des malversations.
M. Ngunza appelle les autorités congolaises à s’approprier ce projet ambitieux, gage de profondes réformes dans la gouvernance des finances publiques et d’importants gains pour les caisses de l’État. Une opportunité à ne pas manquer pour un pays en quête de redressement économique.
Franck Tatu