Les acteurs politiques de différents partis et regroupements politiques tant de l’opposition que du pouvoir, ont échangé vendredi 02 février dans la ville Goma, avec la section politique de la mission onusienne, autour du mandat de la Monusco en République démocratique du Congo.
Dans sa présentation, Julien Olihide de cette section a passé en revue les priorités de ce mandat : la protection des civils passe avant toute autre tâche reconnue. Concernant cette protection, le chef a.i de la section politique est revenu sur l’opération SpringBok, menée entre les FARDC et la mission, aux côtés d’un appui apporté à la stabilisation et au renforcement des institutions de l’État dans les zones, qui seront libérées par la mission.
Il a tenu à préciser que le désengagement de la mission onusienne se fera en trois phases : la première concerne le retrait complet des militaires et policiers de la Monusco de 14 bases de la province du Sud-Kivu, qui constiute l’étape pilote d’ici 30 avril 2024. La première base à fermer sera celle de Kamanyola, d’ici le 15 février. Ce retrait sera suivi d’une évaluation, avant d’entamer la deuxième.
Les expériences issues de cette première servira dans la deuxième, qui s’étend durant le second semestre de l’année 2024. Elle concerne la province du Nord-Kivu avant que la troisième et la dernière phase ne prenne en compte la province de l’Ituri. Celle-ci est celle de l’achèvement, qui conduira au retrait du reste des éléments en République démocratique du Congo. Dans la province de l’Ituri, le retrait total pourra intervenir en juin 2025, après l’évaluation de deux premières phases.
Pour que tout ceci soit possible, la Monusco met la priorité sur le transfert des compétences avec le gouvernement congolais, avec l’accent que l’État soit à mesure d’assurer la protection des populations, après leur départ des zones. Une précision, la date du départ de la mission onusienne n’est pas fixée, et que ce mandat s’inscrit beaucoup plus dans un cadre d’appui.
Présentement, l’effectif des troupes est à 13 500 militaires, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 591 policiers et 1 410 membres d’unités de police constituées et sera maintenu jusqu’au 30 juin 2024. Après cette date, les militaires seront réduits à 11 500, les observateurs à 600, les policiers à 493 et les membres d’unités à 1 270.
La question qui divise encore, est celle de groupe d’autodéfense, communément appelé “Wazalendo”. Sur ce point, les politiques et la Monusco ne parlent pas le même langage. Certains comme Johnson Ishara du parti politique Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) de l’opposition et Patrick Baala de l’Union sacrée de la nation (USN), décrivent deux factions, dont les jeunes resistants patriotes et les anciens de groupes armés, qui ont un bagage rempli des crimes. La section politique de la mission au Nord-Kivu insiste et persiste que ces groupes d’autodéfense doivent et avant tout passer par le DDRC-S, avant de réjoindre d’autres discussions.
Julien Olihide appelle les acteurs politiques de différentes tendances à s’impliquer et à tripler les efforts, à collaborer et à s’engager pour que ce plan soit respecté, afin que la mission quitte définitivement le sol congolais, comme cela est souhaité.
Guerschom Mohammed Vicci