L’Observatoire africain pour les ressources naturelles (Afrewatch) a présenté ce mardi 02 avril dans la ville de Goma au Nord-Kivu, un rapport transversal du diagnostic du secteur de l’électricité, avec un accent particulier sur les principaux défis liés à l’électrification de la République démocratique du Congo.
Parlant des défis, Afreewatch a relevé plusieurs issus des études menées dans sept (7) provinces, qui freinent le développement du secteur d’électricité en RDC. Parmi ces freins, madame Florence Sitwaminya, Directrice de Afrewatch pour le bureau de Goma, la province du Nord et du Sud-Kivu évoque « l’ignorance de la loi ». À l’en croire, le cadre légal qui gouverne le secteur d’électricité existe bel et bien en RDC, néanmoins, il n’est pas bien connu en raison d’un manque de vulgarisation auprès des concernés.
Elle peint également une insuffisance depuis l’avènement de ce cadre. « Toute loi est accompagnée par des mesures d’application », malheureusement, certains articles de la loi qui régit le secteur d’électricité, souffrent encore de l’absence totale de ces mesures, et qui les réduisent en muet. Un autre défi tient aux infrastructures vieillissantes du secteur, et qui ne sont toujours pas renouvelées. « Ces infrastructures qui ont déjà vieilli, ne produisent plus la quantité suffisante d’électricité, qui peut répondre au besoin de la population », insiste la Directrice.
D’autres défis touchent notamment à la rareté des données fiables et actualisées sur le secteur de l’électricité, la faible collaboration entre les institutions du secteur de l’électricité et le faible mécanisme de promotion des investissements dans ce secteur.
L’ensemble du Réseau Mwangaza (au sein duquel se trouvent Afrewatch et d’autres organisations qui oeuvrent dans le secteur d’électricité, Ndlr) recommande notamment la vulgarisation de la loi auprès de tous les intervenants, pour faciliter son application et surtout, la prévision d’un budget conséquent qui servira non seulement au renouvellement ou réhabilitation des infrastructures mais aussi, permettra le bon fonctionnement des organes.
De son côté, Albert Paluku, coordonnateur du cabinet du conseiller principal du Gouverneur militaire en charge de l’énergie, ressources hydrauliques et hydrocarbures salue cette initiative, qui met en commun tous les acteurs intervenant dans le secteur d’électricité. Il regrette néanmoins que l’insécurité qui sévit actuellement en province, affecte négativement des activités liées à l’énergie.
Il émet le voeu de voir cette instabilité arriver au bout, afin de faciliter la vie aux populations riveraines du lac Edouard et du Parc national des Virunga et ainsi, permettre le développement d’une activité économique à partir de l’impact notamment amené par l’électricité.
Guerschom Mohammed Vicci