Depuis plusieurs jours, de larges parts de l’Afrique de l’Est subissent des ralentissements et coupures massives de leur accès à Internet. Selon de multiples médias et opérateurs télécoms, ces perturbations seraient dues à des dommages récents sur un ou plusieurs câbles à fibres optiques sous-marins, desservant la région.
Reuters a rapporté que le câble EASSy (Eastern Africa Submarine Cable System), long de 10 500 km et reliant l’Afrique de l’Est au reste du monde, a subi une rupture ces derniers jours, selon plusieurs sources.
Certaines sources médiatiques locales évoquent également des dégâts sur d’autres câbles sous-marins cruciaux pour la région, sans plus de précisions à ce stade sur les causes exactes. Des opérations de réparation sont en cours, mais pourraient prendre jusqu’à deux semaines selon certaines estimations.
Dans l’attente d’un plein rétablissement, de nombreux utilisateurs particuliers, entreprises et services publics connaissent des accès très limités ou des coupures d’Internet dans des pays comme le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, la Somalie ou l’Est de la République démocratique du Congo.
Les zones les plus touchées jusqu’à présent, sont notamment les grandes villes de Nairobi au Kenya, Kampala en Ouganda ou Goma en RDC. Tous les secteurs économiques sont impactés par cette panne numérique d’envergure, dans une région en pleine croissance technologique.
Bien que les causes exactes des perturbations internet à Goma ne soient pas confirmées, une hypothèse serait que les opérateurs télécoms présents dans cette ville de l’Est de la RDC, comme Airtel et Vodacom, dépendent en partie de liaisons en fibre optique passant par le Rwanda pour se connecter aux câbles sous-marins internationaux. Si tel était le cas, les dommages récemment subis par ces câbles sous-marins en Afrique de l’Est expliqueraient les ralentissements et coupures d’accès constatés à Goma ces derniers jours.
Cet incident souligne la forte dépendance des pays d’Afrique de l’Est vis-à-vis d’un nombre restreint de câbles sous-marins, pour leur connectivité mondiale. Malgré les projets en cours de développement des infrastructures terrestres, le manque d’alternatives fiables reste un facteur de vulnérabilité majeur.
Tant que les réparations ne seront pas terminées, les principaux opérateurs télécoms peinent à offrir un service normalisé en dépit de leurs efforts, engendrant une vague de mécontentement chez les consommateurs.
Franck Tatu