Le bilan des récentes manifestations organisées à Goma contre la présence de la Monusco continue de s’alourdir. Alors que l’on déplore déjà la mort de 43 civils tués par balles lors de la répression de ces rassemblements, de nouveaux éléments inquiétants émergent.
Selon Olivier Tuishi Kakoti, député provincial du Nord-Kivu, plusieurs habitants des villages de Kiziba et Turunga dans le territoire voisin de Nyiragongo ont mystérieusement disparu depuis ces événements tragiques. Plongées dans l’angoisse, leurs familles mènent des recherches désespérées dans les hôpitaux, morgues et prisons, mais sans résultat.
“On ne sait pas s’ils ont été tués et enterrés secrètement ou s’ils sont détenus dans un lieu inconnu”, s’alarme l’élu. Il pointe du doigt les autorités militaires en charge de l’état de siège dans la région, les accusant d’être responsables de cette situation dramatique.
De son côté, le vice-Premier ministre de l’Intérieur Peter Kazadi, envoyé sur place par le président Félix Tshisekedi, confirme un bilan officiel de 51 morts. Il promet que des investigations seront menées pour faire toute la lumière sur ces événements sanglants et traduire leurs auteurs en justice.
Mais l’opacité qui entoure le sort des disparus alimente les craintes de nouveaux drames. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’échec de l’état de siège à contenir les violences, et réclamer le retour à l’ordre constitutionnel dans cette région meurtrie depuis trop longtemps par les conflits.
Yannick warangasi