La ville de Goma au Nord-Kivu a été le théâtre de manifestations hostiles à la MONUSCO mercredi 30 août 2023. Ces rassemblements réprimés par les forces de l’ordre car non autorisées, ont fait plusieurs morts et blessés parmi les civils, selon des témoignages.
Ces événements interviennent dans un climat de vives tensions autour de l’état de siège, en vigueur depuis 2021 dans la province. Alors qu’une évaluation est en cours sur son maintien, son bilan est controversé. Une partie de la population et de l’opposition dénonce l’échec de cette mesure d’exception à pacifier la région face aux groupes armés.
Dans ce contexte, le coordonnateur du MNC, Éric Bwanapuwa, accuse les autorités provinciales d’avoir instrumentalisé les organisateurs des manifestations anti-MONUSCO. Selon lui, elles auraient cherché délibérément à créer le chaos pour pousser le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, à reconduire l’état de siège et conservé leurs pouvoirs étendus.
Les autorités provinciales rejettent fermement ces allégations et affirment que les manifestants étaient « drogués » et « manipulés ». Impossible de démêler le vrai du faux entre ces versions divergentes.
Néanmoins, cet épisode révèle les luttes d’influence autour de l’état de siège et les tentatives de certains acteurs d’exploiter à des fins politiciennes, le mécontentement populaire envers la MONUSCO. Les populations civiles se retrouvent prises entre ces jeux de pouvoir, tandis que leur situation sécuritaire reste très précaire face aux violences des groupes armés toujours actifs dans la province.
Yannick Warangasi