Après près d’un quart de siècle (25 ans) de présence en République démocratique du Congo, la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) se prépare à un départ progressif du pays d’ici fin 2024, si le plan en cours se réalise. En effet, sous pression du gouvernement congolais, qui juge la mission inefficace mais aussi de par la volonté exprimée du peuple congolais, l’ONU a établi un plan de retrait par phases étalé sur 16 mois.
Selon ce plan qui nous a été dévoilé, entre août 2023 et décembre 2024, les Casques bleus devraient se retirer des bases de l’intérieur du pays, ne conservant qu’une présence réduite dans l’Est. Les Forces armées congolaises (FARDC) sont censées reprendre le contrôle des zones instables.
Certains analystes s’inquiètent d’un départ prématuré au regard de la situation sécuritaire volatile, notamment dans l’Est du pays avec la menace persistante des groupes armés. Des contingents importants comme le bataillon uraguayen (l’URUBATT), ne partiront qu’en décembre 2024.
Le transfert progressif des responsabilités sécuritaires est un exercice délicat, qui nécessite une coordination étroite entre l’ONU et le gouvernement congolais. Le retrait de la MONUSCO laisserait un vide que les FARDC devraient combler.
Le plan de retrait pourrait être repoussé ou amendé, si la situation évolue. Kinshasa devra consentir des efforts importants pour renforcer ses capacités militaires et sécuriser les zones fragiles. La communauté internationale devra aussi maintenir son soutien pour éviter que les acquis de la MONUSCO, ne soient anéantis surtout sur le plan humanitaire.
Après des années mouvementées, la RDC entre dans une nouvelle phase avec la perspective d’une normalisation de sa sécurité. Mais le chemin reste long, pour consolider la paix et la stabilité du pays.
Nazali M Tatu