La capitale ougandaise s’apprête à devenir l’épicentre des discussions sur l’avenir agricole du continent africain, avec la tenue du Sommet extraordinaire de l’Union africaine du 9 au 11 janvier 2025 au Speke Resort Conference Centre. La délégation de la République démocratique du Congo, conduite par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, figure parmi les acteurs clés de cet événement qui vise à établir une nouvelle feuille de route post-Malabo, pour moderniser les systèmes agroalimentaires africains.
La présence de la Première Ministre congolaise revêt une importance particulière dans le contexte de récentes sanctions européennes sur les exportations de café et de cacao congolais, prévues pour 2025. Cette problématique, qui menace directement le secteur agricole du pays, place la RDC dans une position délicate face aux restrictions commerciales, qui pourraient compromettre les revenus de nombreux agriculteurs locaux.
Les observateurs anticipent une intervention forte de Judith Suminwa centrée sur les répercussions concrètes de ces restrictions commerciales. Son intervention devrait mettre en exergue non seulement les enjeux économiques pour la RDC, mais aussi l’importance stratégique des produits congolais dans le commerce régionale et international. La recherche d’une solution diplomatique entre les deux unions continentales apparaît comme une priorité pour préserver les intérêts des producteurs congolais.
Cette rencontre continentale, fruit d’une collaboration entre la Commission de l’UA et l’AUDA-NEPAD, s’articule autour de l’élaboration d’un nouveau cadre décennal (2026-2035). Cette initiative vise à revitaliser les engagements historiques des déclarations de Maputo et de Malabo, en proposant des solutions concrètes pour combattre l’insécurité alimentaire et la pauvreté rurale.
Les travaux préparatoires débutent le 9 janvier avec une session ministérielle multipartite, réunissant les portefeuilles de l’Agriculture, des Affaires étrangères et d’autres secteurs stratégiques. Cette phase préliminaire permettra d’affiner les documents stratégiques, notamment la Déclaration de Kampala et le plan d’action post-Malabo.
L’intervention de la Première Ministre congolaise s’inscrit dans une stratégie plus large visant à démontrer l’engagement de la RDC dans la modernisation de son secteur agricole, particulièrement face aux défis environnementaux. Sa présence illustre l’ambition du pays de jouer un rôle prépondérant dans la transformation agricole du continent.
Claudine N. I