La ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu navigue dans un contraste, qui s’est installé depuis la nuit de temps comme un quotidien pour les habitants. En pleine opération “Safisha muji wa Goma”, l’insécurité se porte en merveilles.
Dans la nuit du vendredi 17 à ce samedi 18 janvier, deux personnes dont un officier de la Police nationale congolaise, ont été abattues. Le major Christophe et la dame Vanesia Nyiramahigwe ont été tués dans le quartier Ndosho en commune de Karisimbi.
Ce quartier a une belle réputation en ce qui concerne l’insécurité, qui caractérise la ville de Goma, malgré l’opération ‘Safisha muji wa Goma” qui s’est transformée au fil de temps, à une routine de présentation de “présumés” criminels en attendant que la justice ne coopère : “Le temps de la justice est souvent trop long”.
La récitation est la même derrière chaque vie perdue : des inconnus armés sont toujours pointés du doigt accusateur, déjà que la capitale provinciale n’est pas épargnée des incursions nocturnes. Des hors-la-loi continuent à faire la loi malgré la poursuite de l’opération “Safisha muji wa Goma” et cela, au mépris d’autres efforts fournis à différents niveaux pour inverser la tendance.
À ceci, des crépitements récurrents de balles dans des quartiers périphériques ne cessent de semer la terreur dans le chef des habitants, qui ne savent plus passer des nuits en toute quiétude, craignant pour leur vie ou de se faire cambrioler pendant leur sommeil.
La situation est complexe
La guerre d’agression menée par le Rwanda sous le label du M23, a un impact considérable sur ce qu’est devenue la ville de Goma. La menace rebelle s’accentue du jour au lendemain, avec l’armée rwandaise, selon Kinshasa et le Groupe d’experts des Nations unies qui se retrouve à moins de trente kilomètres de la ville.
“Quand la patrie est en danger, n’importe quel allié qui peut la sauver, est le bienvenu”, a toujours répété le journaliste Alain Foka. Dans le contexte du Nord-Kivu, cet adage a trouvé tout son sens face à l’avancée menaçante de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.
Les milices locales bien réputées dans des actes barbares envers les populations, se sont rapidement transformées en héros, aidant les Forces armées de la République démocratique du Congo à faire face au M23. D’où, l’avènement des “Wazalendo” (Patriotes). Ce nom définit tous les jeunes voire des groupes armés, qui se sont alliés à l’armée loyaliste.
Pour les aider à bien mener leurs actions face aux rebelles bien armés et bien outillés par leurs parrains dont le Rwanda, ces jeunes ont été dotés des armés et des munitions. Et dans ce sens, même des personnes qui avaient des armes cachées, ont répondu à l’appel pour sauver la patrie et d’un coup, tout porteur d’armes est “Muzalendo”.
Le Gouverneur militaire tente d’écarter la menace
Face à la circulation en cascade des hommes armés, le Gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le Général-major Peter Chirimwami a interdit la circulation des porteurs d’armes dans la ville et cela n’a marché que durant quelques mois, avant que la situation ne revienne comme celle d’antan : le manque de suivi de la mesure a conduit à la situation actuelle.
D’autres mesures comme éloigner des bases militaires et des Wazalendo des camps et sites de déplacés ont suivi et là, tout semble marcher même si des camps de déplacés n’ont pas été épargnés durant les derniers mois de l’année 2024. Des femmes ont été violées et des personnes ont été tuées dans des camps et sites de déplacés.
Le défi sécuritaire demeure un véritable casse-tête, surtout avec la menace de la rébellion sur la ville de Goma. Les autorités le savent et la collaboration reste la clé sur laquelle les populations et les dirigeants doivent s’appuyer pour sauver ce qu’il en reste de la capitale provinciale du Nord-Kivu.
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La Rédaction