Les voix discordantes deviennent de plus en plus nombreuses pour dénoncer les accords entre l’Union européenne et le Rwanda, pays accusé de soutenir la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Toutes les cartes se jouent au Parlement européen. Le député français Thierry Mariani rénonce à l’idée de parler de la crise humanitaire à l’Est de la RDC. Pour lui, plus de trois décennies sont passées mais que l’Union européenne brille par le silence.
« Ce n’est pas une crise humanitaire, ça fait 30 ans que ça dure », indique le député, rappelant le passage du Prix Nobel de la paix Denis Mukwege pour dénoncer le traitement inhumain réservé aux populations. « On recevait dans ces murs le Prix Nobel et Docteur Denis Mukwege qui nous alertait en disant : « Les femmes, les hommes et les enfants tombent comme des mouches au Kivu » », rappelle-t-il.
Thierry Mariani regrette que malgré la résolution votée par le Parlement européen sur la crise dans l’Est de la RDC à 2008, aucune action n’est toujours entreprise. « Ça fait 30 ans que ça dure, ça fait 30 ans qu’on ne fait rien, ça fait 30 ans qu’on dit qu’on va envoyer des camions pour sauver des gens », fustige le député français.
Pour lui, le moment est venu de s’attaquer à la racine du problème, qui emporte des vies à l’Est de la République démocratique du Congo. « On sait très bien qu’il y a un pays voisin qui participe au pillage des recettes et des ressources minérales de la RDC et qui nous revend une partie de ces mineraux », précise-t-il.
« On sait aujourd’hui qui est complice, c’est l’Union européenne ». Thierry Mariani revient sur l’accord signé par l’UE avec le Rwanda pour les ressources minières. « L’Union européenne a signé un accord le 19 février de l’année dernière pour racheter ces minéraux volés », déplore le parlementaire européen.
Thierry appelle à l’annulation dans l’urgence de l’accord sur ces minéraux avec le Rwanda ; la suspension le partenariat sécuritaire ; le blocage du versement de 20 millions d’euros supplémentaires dans le cadre de la facilité européenne au Rwanda et à la prise des sanctions contre les responsables des massacres et exactions, qui se trouvent au Rwanda.
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La Rédaction