Lundi 05 février 2024 restera à jamais dans les esprits. Ce jour, les réseaux sociaux n’avaient qu’un seul message : il y a un « Génocide » au Congo. Ça doit cesser. Des stars de la musique et du football, toutes joignent leurs voix à l’unisson pour décrier cet insouciance, ce silence, cette complicité et ce mépris que l’humanité accorde aux massacres continus de trois décennies dans la partie Est de la République démocratique du Congo.
Fally Ipupa tape du poids sur la table. « Trop longtemps que ça dure ! Il faut que ça cesse une bonne fois », écrit l’artiste. Annoncé dans la dixième édition du Festival Amani, qui promeut la cohabitation pacifique entre les populations de Grands-lacs, la star congolaise avait déjà refusé l’idée d’aller se produire au Rwanda, à l’image de Youssoupha et d’autres stars de renommée internationale d’origine congolaise, qui avaient complètement décliné l’offre, en raison de protestation de cette guerre.
Ça fait trois décennies que l’humanité fait semblant d’un fait. Devant leur incapacité de dire tout haut et de s’impliquer pour que tout cela cesse, l’humanité toute entière est maintenant menacée. De 30 ans de guerre de l’Est de la RDC, se joint le conflit Israëlo-palestinien dans la bande de Gaza et la guerre d’invasion de la Russie contre l’Ukraine, sans parler du terrorisme qui pousse comme du champignon en Afrique particulièrement.
Le franco-congolais Gims se révolte : « L’humanité devra mettre un terme à la guerre, ou la guerre mettra un terme à l’humanité », prévient l’artiste, qui a toujours parlé d’un monde froid et obscure, peuplé des gens aux idées absurdes. Récemment, Gims a clairement cité Paul Kagame, président du bureau comme le mal de la région. Gradur quant à lui, veut profiter de la Coupe d’Afrique des Nations. « Profitons de la lumière de la CAN sur notre prochain match pour penser à nos frères à l’EST qui souffrent énormément. Ne les oublions pas dans nos prières », écrit-il sur son compte X (Twitter).
Les Léopards n’ont pas gardé leurs langues dans la bouche. Cédric Bakambu, Chancel Mbemba et Lionel Mpasi n’ont pas hésité à se joindre à cette dénonciation.
Lionel Mpasi, le portier des Léopards de la République démocratique du Congo dans la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations, CAN Côte d’Ivoire 2023 va droit au but : « On tue chez nous. Stop sos ». On tue chaque jour et tout le monde. L’humanité portera à jamais sur sa conscience, les massacres de 272 personnes dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 novembre 2022 à Kishishe dans le territoire de Rutshuru, par les terroristes du M23, soutenus par les Forces de défense du Rwanda (RDF). Pas si longtemps, 19 autres personnes ont péri dans une bombe larguée dans la cité de Mweso, en territoire de Masisi.
Cédric Bakambu en a déjà fait son cheval de bataille. Depuis un moment, ses célébrations en disent long sur le silence face aux massacres.
« Tout le monde voit les massacres à l’Est du Congo. Mais tout le monde se tait », ne décolère pas le buteur congolais. « Mettez la même énergie que vous mettez pour parler de la CAN pour mettre en avant ce qu’il se passe chez nous, il n’y a pas de petits gestes », conscientise la star, qui veut voir l’implication de toutes les voix pour cette cause.
« La justice de Dieu y en a ». Cette phrase de l’emblématique capitaine des Léopards de la RDC resonne à chaque instant précis, quand on veut penser à la situation de l’Est. Le Pasteur Chancel Mbemba est à nouveau en mode prière, pour le rétablissement de la paix. « Une très grosse pensée pour toutes les victimes des atrocités de Goma et à leurs familles. Je prie de tout mon cœur que mon pays retrouve sa paix », intercède le demi dieu congolais auprès du Grand Tout.
L’indifférence n’est pas au rendez-vous sur la page X des joueurs Guinéens. On est adversaire sur le terrain mais ensemble dans chaque situation. « Il y a un génocide en RDC », écrit le compte avec le drapeau de la République démocratique du Congo et un coeur brisé. « Une pensée pour le peuple congolais qui subit un génocide. Prenons conscience de ce qui se passe au Congo. Ne les oublions pas dans nos prières. À tous les peuples opprimés, qu’Allah vienne en aide », conclut le page.
« #FreeCongo, #Goma, #GenocideCongo, #TousAvecLEst
#Genocide, #Congo, #Peace, #PRAYFORCONGO, #CONGOISBLEEDING, etc. », sont autant de Tags visibles pour dénoncer le génocide en RDC.
Pour clore chapitre, Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV) fait passer un message : « PLUS JAMAIS SEUL » au travers les voix des Léopards de la RDC.
Guerschom Mohammed Vicci