Les corps de personnes mortes lors des manifestations anti-MONUSCO ont été enterrés au cimetière Makao, en ville de Goma (Nord-Kivu), ce vendredi 05 août 2022. Depuis tôt matin, les activités socioéconomiques sont au ralenti dans la région. Des derniers hommages leur ont été rendus.
Dès la sortie de la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu, environ 10 corps des victimes ont été présentés devant le stade de l’Unité, envahi par des centaines d’habitants venus pour rendre les derniers hommages à leurs compatriotes.
En présence des autorités politico-admnistratives dont le vice-gouverneur de province, les corps ont été conduits au cimetière de Makao, en territoire de Nyiragongo, où ils reposeront à jamais.
Sur place, les jeunes en colère portaient des calicots sur lesquels on pouvaient lire : « Nous demandons le départ de la monusco », et plusieurs autres mentions hostiles à la mesure exceptionnelle de l’État de siège toujours en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Certains habitants abordés par AGORAGRANDSLACS.NET ont appelé le gouvernement congolais à mettre fin aux accords conclus avec la MONUSCO afin de répondre au cri d’alarme de la population
« Avec cet événement, nous lançons un appel à tous les pays qui détiennent les citoyens dans cette mission de terroristes; une mission criminelle, de venir récupérer leurs citoyens parce que la colère des congolais est maintenant à sa fin. On ne saura pas vivre avec cette douleur de nos frères. On va continuer avec des manifestations. Le peuple congolais aujourd’hui demande au gouvernement de cesser de cajoler la MONUSCO. Cette MONUSCO a montré qu’elle est là pour massacrer les congolais », lance Jacques Sinzahere, qui faisait parti du cortège funèbre.
Pour Stéphane Mathe, c’est inacceptable que la population soit criblée des balles par des casques bleus de la MONUSCO. Il demande que « Justice soit faite. »
« Nous sommes venus accompagner nos héros qui sont morts pour que la MONUSCO puisse partir. La lutte va continuer; elle ne va pas s’arrêter. Nous ne voulons plus voir ces casques bleus ici, qui nous tuent. C’est bien la MONUSCO qui a tué nos compatriotes », indique-t-il, d’un ton ferme.
De son côté Josué Walay du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), en dépit de ces cas de morts, la lutte continuera jusqu’au départ effectif de la force onusienne accusée d’avoir failli à sa mission.
« Enfant, maman et papa, tous nous allons nous mobiliser pour trouver une solution dans notre pays. Personne ne viendra sécuriser ce pays à notre place. On n’a pas besoin des observateurs de la mort, observateurs des massacres chez nous. Nous, on acceptera jamais de rester avec une armée à morve. On n’a plus besoin de la MONUSCO, elle vient de prouver qu’elle est là pour nous tuer », dit-il.
Il convient de rappeler qu’au total, 13 civils ont été tués lors des manifestations anti-MONUSCO survenues à Goma, le 25 et 26 juillet dernier. Ceux-ci reposent à jamais au cimetière de Makao, dans le territoire de Nyiragongo, près de la ville de Goma.
Yannick Warangasi, à Goma