Trente longues années sont passées depuis que ce qui sera considéré comme un “Génocide”, s’est passé au Rwanda. Plus de huit cents mille personnes ont été tuées dans une guerre qui a duré plus de trois, soit du 7 avril au 17 juillet 1994. Le regard commun voit cela comme “un génocide de Tutsi au Rwanda”, avec Paul Kagame comme visage de protection mais il est peut-être temps que la lumière apparaisse.
En marge de la commémoration du génocide, le fils de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana, Jean-Luc Habyarimana brise le silence. Dans un message sur son compte X, il revèle ce que l’actuel président avait indiqué au représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU et chef de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar), le diplomate camerounais Jacques-Roger Booh-Booh, son intention de tuer son prédécesseur.
“Au cours de ce déjeuner, M. Booh-Booh fera une confidence à mon père dans ces termes : « M. le président, Paul Kagame m’a dit qu’il va vous éliminer physiquement »”, a renseigné le fils du regretté.
Le Front patriotique rwandais (FPR) que dirige Paul Kagame, avait à en croire Jean-Luc Habyarimana, gagné 50 % de l’armée et le 1/3 du gouvernement et du Parlement suivant les accords de paix d’Arusha (Tanzanie), signés en 1993.
Plusieurs causes ont été pointées du doigt dans le déclenchement du “génocide”, notamment des conflits entre les communautés Hutu et Tutsi. Des événements déclencheurs dont la guerre d’octobre 1990 où le FPR a été défait par les Forces armées rwandaises (ex FAR) avec l’appui du Zaïre de Mobutu, avant que les hommes de Paul Kagame ne revienne pour imposer une certaine terreur et désolation dans le chef des populations, sont mentionnés.
Depuis, ça fait 30 ans que le Président Juvénal Habyarimana a été assassiné, et Paul Kagame est arrivé au pouvoir. Durant ces longues décennies, l’actuel président rwandais règne sans partage et met l’épine dans les bottes de ses voisins, quand bon lui semble.
Récemment, Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni (Ouganda) vivaient à couteaux tirés en raison des ingérences du rwandais, avant la désescalade. Comme si cela ne suffisait pas, les frontières terrestres sont fermées avec le Burundi d’Evariste Ndayishimiye qui l’accuse d’héberger le Red Tabara, un groupe armé qui met en mal le pouvoir de Gitega et à l’Est de la République démocratique du Congo, une guerre d’agression est bien nourrie par le pouvoir de Kigali, la justifiant de vouloir combattre les FDLR, composées des seigneurs de guerre pointés du doigt dans le “génocide de Tutsi” de 1994.
Aussi longtemps que la lumière ne sera pas faite sur les vrais auteurs de ce “génocide”, les blessures ne seront pas soignées et donc, difficiles à guérir. Les actuels dirigeants du Rwanda n’ont pas des mains propres dans ce dossier.
L’attention semble être dirigée ailleurs, pour ne pas déstabiliser ce pays, néanmoins, des années passent sans qu’aucun remède concret ne soit trouvé, pour que toutes les personnes impliquées répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes.
Ce 03 avril comme de toutes les années, commence les cérémonies préparatives (Icunamo, en Kinyarwanda, Ndlr) de commémoration de ce triste anniversaire. Ces activités prennent une semaine, avant la vraie célébration de rappel de tout le sang versé du 7 avril au 17 juillet 1994, qui seront couronnées par un discours de Paul Kagame. Toutes les deux communautés (Hutu et Tutsi) ont perdu des familles proches, des amis et connaissances.
La Rédaction