Une autre session du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo s’est tenue mercredi 19 février. Lors de sa prise de parole, la Ministre des Affaires étrangères de la RDC a de nouveau décrié le silence et l’inaction de l’ONU.
La Cheffe de la diplomatie congolaise dénonce la mort de plus de cinq mille personnes à à peine 48 heures de l’entrée du M23 dans la ville de Goma. À ceci, des assassinats ciblés contre des civils, qui se poursuivent.
« En 48 heures seulement, plus de 4 000 morts à Goma, des hommes et des femmes abattus. Des enfants, témoins des exécutions sommaires, tués sans distinction ou exécutés avec une précision glaçante », s’attriste la ministre des Affaires étrangères.
Dans cette vague d’exécutions, Thérèse Kayikwamba Wagner cite le chef coutumier du groupement Kiziba dans le territoire de Nyiragongo au Nord de Goma, tué aux côtés de sa famme et ses trois enfants ; et l’artiste révolutionnaire Delcat Idengo, abattu dans des circonstances qui restent à élucider à Kilijiwe. Pour elle, ces assassinats témoignent du souci « d’imposer le silence » dans des zones occupées.
« Ce que nous savons, n’est qu’une infime partie de l’horreur qui nous parvient. Mais l’horreur ne se limite pas qu’aux exécutions. À Goma, la vie est suspendue, prise en otage par la guerre », se lamente-t-elle, évoquant un chiffre de 4 500 blessés et plus de cinq cents corps retrouvés à la prison centrale de Munzenze, « après des exécutions en masse ».
La capitale provinciale du Nord-Kivu est devenue un mouroir à ciel ouvert. La ministre des Affaires étrangères rapporte que des corps sont ramassés quotidiennement par la Croix-Rouge, des morgues se retrouvent débordées et les épidémies comme Mpox, rougeole, le choléra mettent en mal la vie de nombreuses personnes déplacées dans des camps de fortune.
Malgré tous ces faits qui témoignent de la gravité de la situation sécuritaire et humanitaire sur le terrain, le Conseil de sécurité des Nations unies garde son silence.
« Voilà ce qui se passe quand un groupe terroriste prend le contrôle d’une ville et impose son administration criminelle sous le regard de ce Conseil. Ce Conseil qui observe, ce Conseil qui condamne mais ce Conseil qui n’agit pas », déplore Thérèse Kayikwamba Wagner.
La Ministre des Affaires étrangères de la RDC prévient de nouveau le Conseil de sécurité des Nations unies sur une préparation par le Rwanda, d’un nouveau carnage dans des zones occupées par la coalition AFC-M23.
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La Rédaction