Ce lundi 4 septembre, est la rentrée scolaire année 2023-2024 sur toute l’étendue de la RDC. Cependant, c’est depuis le mois d’octobre 2022 que les habitants de Rutshuru centre, Kiwanja et les environs vivent sous l’ombre pesante de l’occupation du M23, une situation qui a profondément ébranlé le système éducatif local. La tragédie qui s’est abattue sur ces communautés, se manifeste par la fermeture des écoles, l’errance des enfants livrés à eux-mêmes, et au recrutement forcés dans des groupes armés ainsi que l’anxiété grandissante des parents et des enseignants.
Les chiffres de l’UNICEF sont sans équivoque : plus de 35 000 élèves ont été privés de leur droit à l’éducation dans ces deux localités meurtries. Sur les 56 écoles qui faisaient autrefois battre le cœur de ces communautés, seules 3 luttent encore pour maintenir une lueur d’apprentissage. Les 52 autres ont été forcées de fermer leurs portes, laissant ainsi des milliers d’enfants désespérément en quête de savoir.
Face à cette tragédie, l’UNICEF a tenté d’ouvrir des négociations avec les responsables du M23 pour rétablir l’accès à l’éducation. Malheureusement, jusqu’à présent, ces pourparlers n’ont pas encore porté leurs fruits.
La conséquence directe de cette crise est le vagabondage de milliers d’enfants dans les rues, livrés à eux-mêmes, tandis que leurs parents vivent dans la crainte constante pour leur sécurité. Des parents, désireux de protéger l’anonymat, partagent leurs préoccupations : « Mes enfants ont été privés d’école depuis des mois. Ils errent dans les rues toute la journée, et je redoute qu’ils ne soient enrôlés de force par des groupes armés, » explique l’un d’eux.
Les enseignants, également, ont dû fuir la région pour leur propre sécurité. Sur les 412 enseignants répertoriés avant l’occupation, moins de 20 d’entre eux sont encore en poste. Cette pénurie de personnel qualifié a plongé les rares écoles encore ouvertes, dans une crise éducative sans précédent.
« L’éducation de nos enfants est en train d’être sacrifiée. Sans accès à l’éducation, leur avenir est sombre. Nous espérons que cette occupation prendra fin rapidement pour que la vie reprenne son cours normal, » déplore une mère de famille.
La responsabilité de cette catastrophe éducative incombe clairement aux belligérants. La communauté internationale se doit de redoubler d’efforts pour rétablir au plus vite le droit à l’éducation des enfants de Rutshuru, Kiwanja et les environs, et ainsi leur redonner espoir en un avenir meilleur.
Nazali M. Tatu