Dans une interview accordée à la Deutsche Welle lors de sa visite en Allemagne, le président congolais Félix Tshisekedi n’a pas mâché ses mots envers le Rwanda et son homologue Paul Kagame. Malgré les tentatives de médiation en cours, le ton reste ferme du côté congolais.
Interrogé sur ses déclarations menaçantes de décembre 2023 à l’encontre du Rwanda, Tshisekedi a réaffirmé sa position : « Tout à fait. Vous savez, lorsque j’ai haussé le ton, les partenaires de mon pays sont venus me voir. J’ai bien voulu leur accorder évidemment cette chance aussi, d’essayer pour la dernière fois, quelque chose. C’est ce qui se passe en ce moment ».
Cependant, le président congolais a clairement indiqué qu’une rencontre avec Paul Kagame ne serait pas une négociation, mais plutôt une mise au point :
« Je veux le rencontrer non pas pour le supplier ou pour négocier quoi que ce soit avec lui. C’est pour lui demander et lui dire clairement, les yeux dans les yeux, que c’est un criminel, que ça suffit ».
Tshisekedi accuse ouvertement le Rwanda d’être le véritable agresseur derrière le groupe rebelle M23 :
« J’ai toujours dit que je ne rencontrerai jamais le M23, parce que c’est justement, comme je l’ai dit, c’est une coquille vide qu’on a fabriquée pour justement justifier l’agression contre mon pays, la RDC. Mais qu’en réalité, le vrai agresseur, le vrai criminel, c’est Paul Kagame. »
Malgré ces déclarations musclées, le président congolais a affirmé donner « la chance à la paix » dans le processus de médiation en cours, qu’il considère comme « la dernière chance » : « Il y a maintenant une tentative que nous, nous estimons être de la dernière chance. Et moi, comme je l’ai dit, je donne la chance à la paix. Le plus possible. »
Les tensions entre la RDC et le Rwanda restent donc au plus haut niveau, avec des accusations graves de la part de Félix Tshisekedi. Bien que laissant une porte ouverte à la médiation, le ton employé laisse présager des négociations difficiles à venir.
L’opinion se rappellera des dires de Paul Kagame à l’éventualité d’une rencontre avec son homologue qui posait comme préalable, le retrait de ces menaces de Félix Tshisekedi.
Franck Tatu