Agriterra contribue efficacement à l’amélioration de la production du café dans le territoire de Kalehe, en province du Sud-Kivu. Les effets de ses interventions inscrites dans le cadre du projet « Transition pour le développement inclusif dans l’Est de la RDC », TRIDE en sigle, sont reportés par les caféiculteurs membres des coopératives AMKA et SOPACDI, qui en bénéficient.
À Minova où des agriculteurs sont regroupés au sein de la Solidarité pour la promotion des actions café et le développement intégral (SOPACDI), une de ces coopératives agricoles, des avancées significatives sont signalées par les caféiculteurs, bénéficiaires du projet. « Depuis qu’Agriterra est là, il y a de grands changements. Avant, on ne savait pas prendre soin du caféier mais aujourd’hui, à travers la formation d’Agriterra sur les bonnes pratiques agricoles relatives au caféier, nos champs produisent mieux », explique Matembera David, un caféiculteur retrouvé en plein travail champêtre. Il a ensuite ajouté que les interventions du projet TRIDE ont été beaucoup plus focalisées sur les aspects agronomiques liés à la vulgarisation et à l’adoption de bonnes pratiques agricoles, visant à améliorer le niveau de la productivité par pied de caféier.
Le projet TRIDE développe l’approche appelée « G20 ». À en croire Monsieur Christian Nabulege, Conseiller des coopératives en charge de la production au sein d’Agriterra, le G20 est un groupe de vingt producteurs qui apprennent les bonnes pratiques agricoles autour d’un agriculteur modèle identifié au sein de leur communauté, d’où le concept G20. C’est une approche institutionnelle visant à épauler les agronomes des coopératives, qui ne peuvent pas visiter et former tous les membres au même moment, a-t-il ajouter.
Plusieurs pratiques ont été vulgarisées dans champs des caféiculteurs à travers les G20, notamment la production des biofertilisants liquides et solides, les techniques de lutte antiérosive, la taille, le paillage, l’installation des arbres d’ombrage dans les caféiers, etc., a renseigné Matembera David. « Ils nous ont appris que le caféier devrait être propre et il fallait planter un arbre pour plus d’ombrage nécessaire à la bonne croissance du caféier… Qu’on taille nos cafés et il ne nous faut récolter que du café bien mûris. Nous préparons notre café en coupant des mâts et grâce à la formation d’Agriterra, nous arrangeons des voies de canalisation d’eaux », souligne-t-il en termes de pratiques, pour arriver à une bonne production. « Depuis que nous avons eu cette formation sur les bonnes pratiques à développer dans les champs de caféier, la récolte a vraiment grimpé. Avant, je récoltais entre sept cents et huit cents kilogrammes mais aujourd’hui, j’atteins facilement mille ou deux milles Kilogrammes ».
L’adoption de ces techniques a amené les producteurs de café à améliorer leur production. La production par pied de caféier qui était de 1,75 kg par an avant le projet TRIDE, a été amélioré jusqu’à atteindre 2,2 Kg par pied et par an, pour les campagnes caféières de 2022 et 2023, renchérit la même source.
Dans la même contrée, madame Francine Mambo, rencontrée de retour de son champ de caféier a indiqué qu’avant l’implémentation de cette approche d’Agriterra, la récolte était minime. « Nous récoltions trop peu comme 20 kg mais aujourd’hui, nous sommes satisfaites », a-t-elle fait savoir.
L’ingénieur Muhindo Albert Batasema, agronome à la SOPACDI a renseigné par ailleurs, que pour une bonne production de café, la sélection de la semence est une étape importante pour aboutir à une bonne récolte. Il attribue l’amélioration de la production du café au respect des pratiques apprises aux agriculteurs lors des formations reçues d’Agriterra. « Nous avons suivi les caféiculteurs pour qu’ils adoptent les enseignements de la formation et ils l’ont fait. C’est ce qui explique cette amélioration », souligne-t-il.
À la coopérative AMKA, la production s’est aussi améliorée
À Kasunyu, une dizaine de kilomètres de Minova, c’est la même satisfaction de la part des membres de la coopérative AMKA. Bahati Nyamugabo laisse entendre que la production a pris une ascension considérable depuis la formation et le suivi des agronomes, ce qui a facilité les activités champêtres. « La manière d’entretenir nos plantations a changé grâce aux différentes formations sur les bonnes pratiques que nous avons reçues de la part d’Agriterra ».
Byamungu Confiance de la même coopérative et membre du G20, évoque de nombreux changements apportés par Agriterra : « Avant qu’Agriterra ne commence à nous former. Je ne savais pas comment effectuer la lutte anti érosive dans mon champ qui perdait de sa fertilité par des érosions. Aujourd’hui je sais le faire. Je ne savais pas réaliser la taille du caféier, je ne savais même pas le rôle des arbres d’ombrage dans mon champ de caféier. Aujourd’hui je connais l’importance de ces arbres et les espèces des arbres d’ombrage qu’on peut mettre dans le champ de caféier », se félicitant desla connaissances acquise et qui a des incidences positives.
Le superviseur des agronomes au sein de la coopérative AMKA, Monsieur Bénezet Zigabe explique que la mise en des G20 s’inscrit dans l’optique « d’améliorer la productivité » dans les champs des membres caféiculteurs: « Avec les enseignements sur les bonnes les techniques culturales que nous sommes en train de vulgariser avec l’appui d’Agriterra, nous trouvons que les champs des membres commencent déjà à changer l’état physiologique, biologique et l’état du sol grâce à l’adoption de ces techniques culturales », enfonce-t-il.
Signalons que les coopératives AMKA et SOPACDI encadrent chacune 40 G20. L’idéal est que cette approche intègre tous les membres de ces coopératives.
Erick Rutsuba et Guerschom Mohammed Vicci