Initialement annoncée pour ce lundi 22 août 2022, la marche pacifique organisée par la société civile de Rutshuru a été finalement annulée après des échanges avec l’autorité provinciale, la veille, dans le territoire de Rutshuru.
Après avoir reçu le cahier de charge de ces manifestants, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba, pense qu’une marche durant cette période donnerait l’impression de jouer le jeu de l’ennemi.
Constant Ndima a appelé les organisateurs de ladite marche de réfléchir dans un autre sens vu que tous les moyens ne sont pas reunis pour faciliter la tenue de cette activité en voyant la distance que les manifestants seront amenés à parcourir.
« La guerre n’est pas un jeu d’enfants. Quand il s’agit de la guerre, l’état de notre pays, aujourd’hui agressé, ce n’est pas de cette façon là que nous devons agir. Agissant de cette façon, c’est-à-dire, nous faisons le jeu de l’ennemi pourquoi pas le lit à l’ennemi. La marche ne peut pas avoir lieu. Vous savez, mettre une population sur la route de plus ou moins soixante quinze kilomètres, les organisateurs avaient-ils prevu des ambulances, est-ce qu’il y a de l’eau, de la nourriture », a laissé entendre le numéro un de l’exécutif provincial.
Les organisateurs de la marche, à travers le président de la société civile de Rutshuru, Claude Mbabaze, demandent à l’autorité, tout en saluant l’attitude affichée par le gouverneur, le lancement rapide des opérations militaires afin d’en finir avec les aventures des terroristes du M23 sur le sol de la République Démocratique du Congo.
« Nous sommes en moitié convaincus parce que, en premier lieu, c’est qu’au-moins, il a quand-même écouté les cris de détresse de ces populations non seulement de Rutshuru, les déplacés en particulier, et il est venu personnellement. C’est quand-même un point fort que nous encourageons mais on n’est pas convaincu parce qu’on attend le lancement des opérations. Il n’a pas voulu dévoiler le secret, comme ils disent, secret de la défense et sécurité et nous, nous attendons le début des opérations qui permettront que nos déplacés rentrent chez eux », rétorque le président de la société civile de Rutshuru.
Signalons que ces structures citoyennes promettent d’autres actions de grande envergure si une solution n’est pas trouvée dans un futur proche.
Guerschom Mohammed Vicci