Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2022, un massacre a vécu dans le territoire de Rutshuru, en pleine province du Nord-Kivu. Cette nuit-là, la localité de Kishishe vit des moments sombres de toute son histoire et qui restera longtemps gravée dans le souvenir le plus triste de ses annales.
Alors que Kishishe est sous contrôle des terroristes du Mouvement du 23 mars, M23 soutenus militairement et matériellement par le Rwanda, un massacre vit et de nombreuses familles sont pour certaines, effacées de l’histoire après un carnage systématique mené de main de maître par les hommes armés, qui s’y trouvent.
Plus de 272 personnes sont tuées de sans froid par les terroristes du M23, plongeant Kishishe dans le sang. Une année après, des enquêtes couplées aux va-et-vient s’y sont deroulés mais la justice n’est toujours pas faite et les victimes dans leurs tombes, sont toujours incapables de reposer en paix tant que leurs bourreaux vaquent encore et toujours librement à leurs occupations.
Une année après, le silence brille à mille fées et le crime de guerre reste impuni. Le pire est que Kishishe vit depuis lors dans un tourment et un cauchemar sans pareil. Les terroristes du M23 et leurs alliés rôdent dans et autour d’elle et le gouvernement joue encore le respectueux d’un « cessez-le-feu », dont personne ne connait la date de la fin.
Ce jour-là, plusieurs raisons voient le soleil pour justifier ce crime. Des explications mettent en avant-plan une quelconque collaboration entre ces personnes tuées et les groupes d’autodéfense (Wazalendo), qui venaient de tendre une embuscade aux terroristes du M23 qui avaient alors perdu nombreux de ses éléments. Pour le M23, ce massacre n’est que représailles. Le cri du gouvernement congolais est en ce jour, lettre morte sur la table d’une communauté internationale dépassée par le cours des événements en République démocratique du Congo.
Les 272 victimes de Kishishe en territoire de Rutshuru, devront encore attendre pour espérer trouver un repos. Kinshasa et tous ses partenaires doivent d’abord résoudre l’épineuse question autour de la guerre d’agression menée par le Rwanda.
La résolution de ce problème est un enjeu majeur avant la recherche de la justice pour les victimes. Un pardon de Kinshasa paraîtra comme cracher sur la mémoire de toutes les victimes de Kishishe et d’autres, qui ont été volontairement tuées durant cet épisode sombre de la guerre du M23/RDF.
Les victimes attendent justice et elle est encore loin de venir. Les présages sont loin de donner une lueur d’espoir pour établir les responsabilités des uns et des autres dans l’éternel massacre des congolais à Kishishe dans le territoire de Rutshuru en province du Nord-Kivu (RDC).
Guerschom Mohammed Vicci