La coalition AFC-M23 ne cesse de se renforcer par des membres, qui ont pourtant travaillé pour le compte du Gouvernement Congolais. Lors d’un point de presse animé ce samedi 12 avril à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, Joël Namunene a annoncé l’adhésion de l’Union des forces pour la reconstruction du Congo (UFRC), un groupe armé oeuvrant dans les hauts plateaux de Fizi dans la province du Sud-Kivu au sein de la rebellion.
Le chef politique de l’UFRC peint une situation politique, sécuritaire, socio-économique et culturelle chaotique, marquée par un niveau inquiétant du tribalisme au sommet de l’État, du népotisme, favoritisme et détournement de déniers publics, caporalisation des services de défense et de sécurité, couplés à une mauvaise gouvernance.
Le groupe dénonce l’insécurité qui règne en maître sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo et particulièrement dans l’Est. L’UFRC revendique ainsi le devoir constitutionnel de barrer la route à toute personne ou entité, qui voudrait se maintenir au pouvoir par la ruse et la manipulation.
« Étant donné que la passivité face à une menace traduit une irresponsibilité et une complicité tacite »,explique Joël Namunene, qui précise que la décision d’adhérer de l’UFRC, qui est une alliance des forces d’autodéfense Maï-Maï, est sortie d’une réunion du présidium tenue le 30 mars dernier à Bukavu.
« L’UFRC prend la décision d’adhérer à l’AFC pour qu’ensemble, nous puissions mettre fin au régime tribalo-ethnique et dictatorial de Kinshasa », poursuit-il. En conséquence de cette décision, le groupe déclare le pouvoir du Président Félix-Antoine « illégal » et « illégitime » dans les provinces du Sud-Kivu et de Maniema.
L’Union des forces pour la reconstruction du Congo plaide pour une réorganisation des institutions républicaines, qui seront dorénavant centrées sur l’équité, l’égalité et la bonne gouvernance. Par la même occasion, l’UFRC invite ses forces à se conformer à des dispositions qui seront prises durant les prochains jours par la coalition AFC-M23.
Cette défection suit celle de Kabido dans le territoire de Lubero, en province du Nord-Kivu. Ce groupe armé avait également décidé de coaliser avec la rébellion du M23-AFC, qui menace ce territoire, tournant ainsi le dos aux forces gouvernementales.
L’architecture de la guerre se complique de plus en plus dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le Gouvernement Congolais, à l’approche de la menace du M23 dans la région, avait fini par céder à la pression et armer les groupes armés locaux (Wazalendo) pour bloquer la route aux rebelles. Depuis, le M23-AFC a pris de vastes pants du territoire national, menaçant directement le pouvoir de Kinshasa.,
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