Le mouvement politico-militaire « Convention pour la révolution populaire » (CRP), chapoté par des « leaders » de la province de l’Ituri a été officialisé lundi 10 mars dernier à Kampala, en Ouganda.
Dans une déclaration signée par Thomas Lubanga, un seigneur de guerre qui a fait ses preuves entre 2002 et 2003 en Ituri, ce mouvement accuse les autorités de profiter des tensions entre les communautés locales à des fins politiques, poussant à un asservissement systématique de la population Iturienne.
Cette situation conduit à une situation sécuritaire alarmante. La CRP dénonce ce qu’elle décrit comme un processus de ‘déshumanisation » des ituriens et une « balkanisation humaine », menée par des milices locales telles que la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) et les terroristes ougandais de l’Allied democratics forces (ADF-MTM).
Le mouvement reproche au gouvernement de « fermer les yeux » sur les actes commis par des groupes armés qui accentuent des massacres à l’égard des populations, particulièrement des femmes et des enfants qui se retrouvent sans défense. Des actes de vol, de détournement et l’impunité font également rage dans la province de l’Ituri, avec une gouvernance qui s’est encrée dans la corruption et la prédation.
La Convention pour la révolution populaire place la révolution populaire comme seule issue pour rétablir la « sécurité » et la « justice » à l’ensemble des populations ituriennes, affectées et touchées par de nombreuses années de guerre.
Sa branche armée, « Forces pour la révolution populaire » (FRP) qui regroupent certains groupes armés qui opèrent déjà dans les brousses et villages environnants de l’Ituri, aura pour mission à en croire le document, de « reprendre le destin en main » de la province de l’Ituri.
Récemment, le porte-parole de l’armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo avait annoncé la « mutualisation des forces » entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et l’armée ougandaise (UPDF), pour faire face aux groupes armés.
En Ituri, la situation sécuritaire et humanitaire demeure alarmante. Des groupes armés continuent de semer terreur et désolation dans le chef de population. Des massacres sont régulièrement perpétrés ces derniers jours par la milice CODECO, poussant de nombreuses personnes dont des femmes et des enfants en déplacement.
Guerschom Mohammed Vicci