Le nom du boxeur congolais Martin Bakole est devenu trop célèbre sur la toile après sa victoire, de ce samedi 14 mai dans la soirée, face à l’international français d’origine congolaise Tony Yoka qui subissait ainsi sa première défaite en carrière professionnelle.
Depuis cette victoire, un engouement se fait ressentir avec des félicitations qui tombent de tous les cieux pour encourager ce vaillant boxeur d’avoir hissé plus haut le drapeau RD Congolais. Et pourtant, l’athlète n’a pas manqué à mentionner qu’il n’a jamais été soutenu par le gouvernement national depuis le début de sa carrière et, pire encore, n’avoir jamais été reçu par un quelconque ministère.
“Depuis que j’ai commencé la boxe, je n’ai jamais eu un vrai soutien de la part de mon pays, notamment de la part du ministère des sports. Pas moi, en tout cas. Ils m’ont peut-être oublié.” lâche Martin Bakole à nos confrères de la Radio France Internationale.
Cette tendance à songer aux athlètes que quand ils ont gagné un match de niveau international a de nouveau refait surface depuis cette victoire. Tout le monde ne publie et ne parle que de Martin Bakole comme s’ils le soutenaient au-moins.
Cette culture a fait perdre au pays, la République Démocratique du Congo, beaucoup de talents dont certains en football avec les noms de Christopher Nkuku et Presnel Kimpembe pour ne citer que ceux-là à qui les autorités n’ont pensé que quand ils étaient déjà devant les plus grands projecteurs du monde. Quand ils étaient encore jeunes et quand ils se battaient pour réussir, la RDC ne pensait même pas à voir comment ils évoluent et comme conséquence, ils ont opté pour d’autres nationalités.
Et comme l’habitude n’a pas d’hôpitaux, celle-ci fait plus mal. Récemment, la judokate congolaise d’origine allemande Marie Branser se plaignait du fait que le gouvernement congolais l’avait lâchée et menaçait même de changer sa nationalité. En effet, depuis sa prestation aux jeux de Tokyo en été 2021, cette double championne d’Afrique n’avait plus participé à une compétition internationale faute de soutiens. Mais quand elle était championne, tous les bureaux se félicitaient d’avoir une athlète de ce niveau et maintenant, elle est abandonnée à son triste sort.
Toutes les plaintes lancées depuis lors par des sportifs n’ont jamais eu gain de cause auprès des dirigeants qui ne se contentent que de s’approprier les victoires et faire du bruit dans des médias. Ici, on ne plante pas, on se contente seulement de cueillir les fruits déjà murs comme des “voleurs”.
Tout ceci trouve comme précurseur le manque des politiques sportives efficaces dans tous les sports pratiqués sur le sol congolais. Pour masquer notre faiblesse, nous nous mettons au devant de la scène lors des victoires de nos compatriotes et commençons maintenant à les recevoir dans nos bureaux climatisés.
Nous sommes pourtant les premiers à les critiquer quand ils n’ont pas réussi dans leur carrière alors que nous ne fournissons aucun effort pour les voir réussir.
Si la donne ne change pas, les années à venir s’annoncent sombres pour le sport congolais qui verra ses enfants aller jouer pour d’autres pays à lieu et place de défendre les couleurs nationales. Il est temps de revoir la politique sportive en République Démocratique du Congo.
Guerschom Mohammed Vicci