Les partis politiques en République Démocratique du Congo ont, depuis un temps, semblé renoncer à leur rôle d’éducateur et de formateur des citoyens au civisme. Seule la conquête du pouvoir et sa conservation le plus longtemps possible guident le reflexe et le combat des acteurs politiques au détriment de la conscientisation citoyenne des futurs cadres, gestionnaires de la res publica.
Cette pratique qui chevauche les partis politiques congolais est déplorée par maitre Kakule Kikondo Moise, juriste et chercheur scientifique. Dans son adresse à la presse de Butembo, samedi 26 mars dernier, au cours du lancement de la campagne « Education civique », cet auxiliaire de la justice a exprimé la nécessité de revisiter le statut, autour de la perception du concept « Parti politique ».
C’est en ce sens qu’il rappelle que la mission du parti politique n’est pas seulement de conquérir le pouvoir. Il est aussi de son devoir de participer activement à l’éducation civique des citoyens.
« On doit encore informer à tous les partis politiques, que le rôle d’un parti politique n’est pas seulement de conquérir le pouvoir. Les partis politiques doivent encore renforcer leur rôle de l’éducation civique. Quand je suis entrain de suivre, j’ai essayé de faire l’observation et l’analyse de plusieurs débats de certains qui proviennent des partis politiques, aujourd’hui le débat est seulement resté à un niveau de conquête du pouvoir, mais non plus à cette mission là d’instruire la population » démontre-t-il.
Selon ce doctorant en faculté de droit de l’Université de Kinshasa, cette boulimie du pouvoir qui s’est encrée dans le chef des responsables des formations politiques, justifie un défi majeur au sein de nombreux partis politiques : « l’absence d’un plan de société, cohérent et fondé sur les vrais problèmes du peuple ».
» On ne se bat pas seulement pour le pouvoir, parce que on peut même se battre pour le pouvoir mais si on n’a pas une éducation civique suffisante, on arrive au pouvoir et on amène les gens au chaos » déplore-t-il.
Il redoute que l’accès au pouvoir sous cette voie ne soit aucunement bénéfique au souverain primaire.
« On n’a plus de plan pour la société, mais on a des plans pour des objectifs électoralistes. Par conséquent, quand on arrive au pouvoir, on manque par où commencer pour répondre aux besoins du peuple ».
Notons que la loi congolaise reconnait aux partis politiques, la participation au renforcement de la conscience nationale et de l’éducation civique.
Didy