Ça y est ! La nouvelle assemblée nationale pour la législature 2024-2028, s’est installée ce lundi 29 janvier 2024 dans la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Ces « élus » auront 5 ans pour aider le président de la République à résoudre des problèmes sociaux majeurs de la population congolaise.
Issus des élections du 20 et 21 décembre 2023, ces députés nationaux provisoirement élus ont débuté par une plenière inaugurale, qui a permis la mise en place du bureau d’âge. Ce parlement est majoritairement constitué des membres de la « célèbre » Union sacrée de la nation, créée à la suite du divorce du mariage FCC-CACH.
À l’image de l’ancienne législature, l’Assemblée nationale n’a fait que tomber un seul ministre durant un quinquennat. Craignant la menace de dissolution lancée par Félix-Antoine Tshisekedi lors de la rupture du mariage avec le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila, ces « députés » n’avaient plus fait déchoir un autre ministre pourtant, la taxe RAM a fait couler encres et salives (vol de l’État) et l’agression rwandaise, qui devrait faire tomber le ministre de la Défense nationale, après des chutes en cascade des territoires sous contrôle du M23/RDF.
Avec le temps, le parlement n’a plus joué son rôle. À lieu et place de défendre les intérêts du peuple, il avait défendu la cause du pouvoir, laissant le population à son triste sort. Durant la législature 2019-2024, les députés se sont contentés à discuter des sujets sans intérêts : la loi de la dot, la polygamie et loi sur la congolité, des sujets qui penchent en leur faveur.
Durant l’ancien quinquennat, le parlement s’est transformé à un ring de boxe : les députés ont échangé des coups à la plenière. Ils ont beaucoup plus discuté sur leur salaire que la vie sociale. En définitive, leur incapacité de discuter des sujets importants a laissé une place libre à la perte de la valeur de la monnaie nationale (Franc congolais) face à la monnaie étrangère (Dollar américain). 1 dollar américain s’échange entre 2700 et 2800 Francs congolais.
La première difficulté avec ce parlement, il est bien parti pour être une machine qui se pliera aux caprices du pouvoir exécutif. Tous sont de l’Union sacrée de la nation, même si cette plateforme connait ses moments de travers ces derniers jours avec de sous-branches qui naissent comme des champignons : la course au pouvoir et au positionnement avant la guerre d’agression, qui secoue l’Est du pays depuis plus deux ans et à cela, trois décennies de guerre et de violence resonnent comme une mélodie mélancolique : entre bain de sang et extermination des générations.
La population a placé sa confiance à la consolidation des acquis, mais cette consolidation passe par un parlement capable de défier le pouvoir, ce que celui-ci ne donne aucun visage rassurant en voyant sa composition.
Le défi est là et c’est à lui de prouver le contraire. Dans le cas contraire, la population congolaise est partie pour cinq autres années du parlement passé. Aux heureux qui seront maintenus après le 12 mars, bon travail en faveur du peuple congolais.
Guerschom Mohammed Vicci