Le président Togolais Faure Gnassingbé a été désigné médiateur pour le processus fusionné de Luanda et Nairobi par l’Union africaine, succédant ainsi à l’angolais João Lourenço, qui préside l’organisation continentale.
Il devra dorénavant conduire le dialogue entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, d’une part et entre le Gouvernement Congolais et la coalition AFC-M23, d’autre part.
La tâche ne s’annonce pas facile pour le chef de l’État Togolais. Le M23-AFC sait se tourner les pouces dans les discussions. À la dernière minute, la rébellion avait « unilatéralement » décliné sa participation aux pourparlers directs avec Kinshasa qui devraient se tenir à Luanda en Angola, le 18 mars dernier, brandissant les sanctions en son encontre comme motif de son absence.
Une autre rencontre dans ce sens a été chamboulée le mercredi 09 avril. Les rebelles du M23-AFC avaient présenté une série de préalables avant d’entreprendre les discussions avec le Gouvernement Congolais et cette fois, c’était à Doha au Qatar. Pour eux, ces préalables sont des « mesures de confiance », nécessaires pour la suite des négociations.
Dans le sens des préalables, Kinshasa a également mis en place ses conditions, parmi lesquelles le retrait des rebelles du M23-AFC dans les villes de Goma et de Bukavu, deux capitales provinciales respectivement du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, aux côtés d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.
Sur le terrain, les affrontements ont vécu ce dimanche dans la province du Sud-Kivu. Les resistants Wazalendo ont temporairement occupé la cité de Kavumu-centre durant toute la matinée, avant de se retirer dans l’après-midi après des interventions des rebelles, venues notamment de la ville de Bukavu. Dautres combats ont été signalés sur plusieurs axes dont Bukavu-Kamanyola et dans les villages Burhale et Mulamba, en territoire de Walungu.
À la veille, les resistants Wazalendo ont occupé Kabamba et Lwiro et dans le territoire de Fizi, les villages tels que Rugezi, Nakagara, Bigaragara et Turonge autur de Minembwe, sont passés sous contrôle des resistants.
En ce qui concerne les discussions entre Kinshasa et Kigali, Doha avait organisé une rencontre surprise en faisant asseoir Félix-Antoine Tshisekedi et Paul Kagame le 18 mars, après que la rencontre du 15 décembre 2024, essentielle pour la désescalade avait été annulée suite à l’absence du Président rwandais, qui n’avait pas effectué le déplacement.
Le Président Togolais devra peser de tout son poids pour trouver des « solutions africaines » aux « problèmes africains » : le rêve du continent. La collaboration entre Kinshasa et Kigali est essentielle pour arriver à cette fin. Dans le cas contraire, les prochaines semaines ne seront qu’une suite de « rendez-vous manqués » et de méfiance continue.
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