Alors que les manifestations anti-Monusco se sont intensifiées dans la ville de Goma et dans plusieurs parties de la province du Nord-Kivu, une délégation des jeunes de la place, respectivement ceux du forum national de la jeunesse, section du Nord-Kivu, s’est rendue à l’ambassade de l’Ouganda council de Goma, ce mercredi 26 juillet, pour dénoncer ce qu’elle qualifie de complicité de l’armée ougandaise dans l’insécurité qui prévaut à l’Est de la République Démocratique du Congo.
À en croire Kakule Mathe Stéphane, l’un de ces jeunes, depuis la renaissance du M23 dans le Rutshuru, des sources dans la zone laissent toujours entendre qu’après avoir subi la frappe des forces armées de la République Démocratique du Congo, l’ennemi prend refuge en Ouganda voisin. Situation qui prouve, selon cette jeunesse, la complicité de l’Ouganda dans le soutien de ces terroristes qui troublent la quiétude des populations civiles.
Ce jeune de Goma révèle aussi que dans le territoire de Rutshuru, comme dans les régions de Beni et Ituri, les UPDF appuient les rebelles du M23 et de l’ADF en lieu et place de travailler au côté de l’armée régulière congolaise.
Cependant, tout en mettant en garde l’Ouganda voisin, les jeunes de la ville de Goma appellent le pays de Yoweri Kaguta Museveni au sens de responsabilité et surtout au respect des accords qu’il a avec la République Démocratique du Congo depuis environ six mois.
« Il a été question d’aller dénoncer la complicité de l’Ouganda dans ce qui se passe chez nous dans la guerre contre le M23. Nous avons constaté que les FARDC combattent le M23, l’ennemi trouve toujours refuge en Ouganda. Et nous, on se demande si comment cela peut se faire alors que nous sommes en relation avec l’Ouganda, surtout que notre gouvernement parle d’une bonne collaboration avec l’Ouganda. Pourquoi et comment les rebelles peuvent chaque fois se réfugier en Ouganda et l’Ouganda ne dit absolument rien. C’est pourquoi, nous sommes partis dénoncer cela auprès de l’ambassade ici à Goma pour leur dire d’arrêter l’hypocrisie. S’ils sont avec nous, qu’ils montrent le fait sur terrain. Nous ne devons pas rester en bonne collaboration seulement dans les paroles. » indique-t-il.
Ceux-ci ont saisi cette opportunité pour adresser leur vœu de voir l’Ouganda entamer un dialogue avec la nébuleuse rébellion ADF qui massacre jour et nuit la population. Le forum national de la jeunesse, section du Nord-Kivu, estime que ce dialogue peut être une solution à cette problématique.
« Nous avons également dit que lorsqu’on parle des adf on parle de l’Ouganda parce que l’adf est une rébellion ougandaise. Les ADF continuent à tuer chaque jour à Beni, nous leur avons donc demandé de faire un dialogue avec ces ADF. Nous avons dit cela clairement à l’ambassadeur et nous pensons que notre message est arrivé. » ajoute-t-il.
Ayant reçu ces jeunes à son office de travail, la représentante de l’ambassadeur ougandais en République Démocratique du Congo a promis transmettre ce message aux autorités ougandaises. Madame Lucie réitère, au même moment, la détermination qu’a son pays dans le rétablissement de la paix en République Démocratique du Congo. Elle rassure que la mutualisation des forces UPDF-FARDC a un seul objectif, celui de poursuivre l’ennemi jusqu’à son dernier retranchement.
Celle-ci appelle aussi les jeunes des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri de travailler étroitement avec ces deux armées en dénonçant surtout tout mouvement suspect, pour mettre complètement fin aux groupes armés tant nationaux qu’étrangers qui pullulent la partie Est de la RDC depuis belle lurette.
Rappelons que, lors de la prise de la cité de Bunagana dans le territoire de Rutsuru par les terroristes du M23, certains déplacés et témoins avaient accusé les éléments UPDF de lancer l’assaut aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo, façon pour eux de se liguer derrière l’ennemi. Une situation intervenue pendant que la RDC et l’Ouganda travaillaient en parfaite collaboration avec comme objectif principal d’imposer l’autorité de l’État dans les deux provinces sous état de siège.
Yannick warangasi, à Goma