Les congolais, à l’exemple de Muhindo Mulumbi redoutent les conséquences de la récente nomination de Muhoozi Kainerugaba, fils de Museveni, en tant que Chef d’état-major des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF).
Cette crainte est justifiée, notamment en raison des tweets de Muhoozi soutenant l’agresseur du pays et ses supplétifs même si les apparences sont souvent trompeuses.
À l’en croire, l’Ouganda a souvent tenté de fermer ses frontières avec le Rwanda, ce que Muhoozi Kainerugaba, en tant que fils de Museveni, doit bien connaître. Il est probable qu’il soit informé de manière privilégiée de ces problèmes, en raison de son statut de membre de la Cour royale. Il ne serait donc pas judicieux de le considérer comme étant contre les autres militaires de l’armée, qui sont conscients des différends existant parfois entre l’Ouganda et le Rwanda.
“Il est également possible que le président Museveni utilise son fils comme stratagème de guerre, en lui dictant une position contraire à la sienne. Cette attitude permettrait de dissuader les attaques de l’ennemi, malgré le fait que les deux pays soient en guerre. Il existe de nombreux exemples historiques de généraux romains utilisant des stratagèmes similaires, comme le fameux Tarquin le Superbe et son fils Sextus”, rappelle Me Muhindo Mulumbi.
En effet, Tarquin le Superbe avait accédé au trône dans l’histoire romaine, par des moyens criminels. Cependant, il avait su faire preuve de courage lors des guerres, en maîtrisant les ennemis extérieurs. Il avait réussi à prendre le contrôle de la ville de Gabies, grâce à la ruse de son fils Sextus.
Celui-ci était intérieurement ennuyé par la résistance de Gabies, au pouvoir de son père. Sextus s’était alors rendu chez les Gabiens, et s’était plaint de la cruauté de son père à leur égard.
Les Gabiens, avec curiosité, l’avaient reçu et il avait progressivement gagné leur bienveillance, en leur proposant de fausses alliances et des flatteries. Il était même parvenu à se faire nommer général. Sextus avait envoyé un messager de confiance à son père pour en savoir plus sur ses intentions, mais ce dernier n’avait rien répondu à cet envoyé.
Au lieu de cela, il l’avait invité à se promener dans le jardin, lors duquel il avait commencé à abattre les têtes des pavots, les plus élevés avec sa canne. Le messager, fatigué d’attendre une réponse, était retourné à Gabies.
Sextus, comprenant le silence et l’action de son père, avait interprété cela comme sa volonté de voir les principaux citoyens de la ville, être éliminés. Ainsi, il avait réussi à livrer la ville à son père, sans avoir besoin de combattre, a-t-il analysé.
Il est donc possible d’adopter une approche non simpliste dans ces analyses. Museveni est conscient que le Rwanda a soutenu la résurgence du M23, pour contester les avantages obtenus par l’Ouganda dans la construction de routes en RDC.
Son fils, Muhoozi Kainerugaba doit également être au courant de cette situation. Il pourrait donc jouer un rôle semblable à celui de Sextus, en amadouant l’ennemi qui résiste à leur pouvoir, celui qu’il appelle affectueusement “Oncle”.
Me Muhindo Mulumbi voient les tweets de Muhoozi Kainerugaba comme un moyen de diversion, permettant au père de faire avancer ses relations.
Et de conclure, après tout, la politique est aussi un art de dissimulation. Ignorer cette hypothèse pourrait conduire à remettre entre les mains de l’ennemi le protagoniste, qui ne serait peut-être qu’une façade.
La Rédaction