Tôt le matin du jeudi 3 octobre 2024, le bateau « Merci Dieu », également connu sous le nom de MERDI, a chaviré sur le lac Kivu, près de Goma, dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo. Ce tragique incident s’est produit à quelques mètres du port Kituku alors que le bateau revenait de Minova, dans la province du Sud-Kivu, avec un nombre indéterminé de passagers à son bord.
Les premières informations indiquent que des personnes ont perdu la vie et d’autres sont portées disparues. Les secours, composés de plusieurs bateaux et pirogues, s’activent pour retrouver les survivants et évaluer l’ampleur des pertes humaines. Ce naufrage intervient seulement 24 heures après qu’une autre pirogue motorisée ait connu un sort similaire sur le même lac, causant des pertes humaines et matérielles.
Accusations contre le Rwanda :
Le commissaire supérieur principal Job Alissa de la police nationale congolaise a exprimé des préoccupations concernant la responsabilité du Rwanda dans cet incident. Il a souligné que l’occupation par le groupe armé M23, des routes terrestres reliant Minova à Goma a contraint les commerçants à utiliser le lac pour leurs échanges, les exposant ainsi à d’autres dangers.
Selon lui, cette situation illustre l’insécurité croissante dans l’Est de la République démocratique du Congo et met en lumière les conséquences des conflits armés sur la vie quotidienne des habitants.
Alissa a déclaré : « Ces commerçants, forcés d’abandonner les voies terrestres en raison de l’insécurité générée par cette occupation, se trouvent désormais exposés à d’autres dangers sur le lac. » Cette déclaration reflète un sentiment général parmi la population locale qui voit dans ces tragédies un résultat direct des tensions politiques et militaires dans la région.
Contexte plus large :
Les naufrages sur le lac Kivu ne sont pas un phénomène isolé. Ils sont souvent liés à des facteurs tels que la surcharge des embarcations et l’absence de réglementation maritime stricte. Les accidents maritimes sont fréquents dans cette région, exacerbés par l’insécurité qui pousse les gens à emprunter des voies alternatives pour leurs déplacements et leurs activités commerciales.
Le naufrage du « MERDI » représente une nouvelle tragédie dans une série d’incidents similaires qui soulignent les défis sécuritaires et humanitaires auxquels fait face la population de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Yannick Warangasi