La société civile du territoire de Mambasa, en province de l’Ituri tire la sonnette d’alarme auprès des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), après un enlèvement massif d’une quarantaine de personnes, perpétré par les terroristes des Forces démocratiques et alliées (ADF) dans le village d’Elake, situé à environ 200 kilomètres au sud-ouest de Bunia.
Cette information, confirmée par la Nouvelle société civile de Mambasa, met une fois de plus en évidence la gravité de la situation sécuritaire dans cette partie du pays.
Selon cette structure citoyenne, les ADF ont considérablement renforcé leur présence dans les chefferies de Babila Bakwanza et Babombi, et y ont érigé leurs bastions. Ces hors-la-loi imposent des taxes illégales aux populations locales pour leur permettre d’accéder à leurs champs, et se déplacent librement dans la forêt environnante. Cette situation préoccupe fortement les habitants depuis plus d’un mois.
Les violences se sont particulièrement intensifiées mercredi dernier à Elake. Un affrontement a opposé un groupe de miliciens Maï-Maï aux ADF, entraînant la mort de deux miliciens et le kidnapping de cinquante civils. À ce jour, le sort de ces otages demeure incertain, ce qui alimente l’inquiétude des familles et des communautés affectées.
Marie Noelle Anotane, coordonnatrice de la Nouvelle société civile de Mambasa dénonce avec vigueur, ce qu’elle qualifie de « léthargie » des forces conjointes FARDC-UPDF face à cette menace grandissante. Elle rappelle que malgré plusieurs alertes adressées aux autorités militaires, aucune réaction concrète n’a permis de freiner les activités des ADF dans ces zones stratégiques, situées à la frontière entre les territoires d’Irumu (Ituri) et Beni (Nord Kivu).
Les paysans rapportent régulièrement avoir aperçu les rebelles circuler avec leur bétail dans la région, lorsqu’ils se rendent dans leurs champs. Ceci constitue une preuve supplémentaire du contrôle quasi total exercé par ces groupes armés sur certaines parties du territoire.
Ce nouvel épisode dramatique souligne l’urgence d’une action coordonnée et efficace pour restaurer la sécurité dans l’Est du pays. La société civile appelle ainsi les autorités nationales et internationales à intensifier leurs efforts afin de protéger les populations civiles, régulièrement prises en otage par ces terroristes.
La Rédaction