Les pays de l’Alliance des états du Sahel (AES) dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger décident de quitter la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Ceci fait suite aux sanctions économiques imposées à ces trois pays depuis la vague de coups d’état, qui les ont secoués depuis 2020 et dont le dernier en date de juillet 2023, avec la chute de Mohamed Bazoum du pouvoir au Niger.
Dans un communiqué conjoint, ces pays disent constater avec beaucoup de regrets, que cette organisation sous-régionale s’est soigneusement écartée des idéaux, qui ont pourtant concouru à sa mise en place.
« Les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regrets, d’amertumes et une grande déception que leur organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme ». La guerre était déjà lancée entre les pays de l’AES et la CEDEAO.
Alors que cette organisation avait annoncé vouloir remettre par la force, l’ordre constitutionnel au Niger, les trois pays du Sahel avaient répondu en indiquant qu’ils devraient également se liguer, pour faire échec à cette intention de la CEDEAO et au finish, les ambitions de la communauté avaient avorté, après une mobilisation de la population nigerienne, décidée à ne pas se laisser guider par une communauté « française ».
« En outre, la CEDEAO sous l’influence des puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs est devenue une menace pour ses états membres et ses populations ». Ces états estiment que l’organisation sous-régionale n’a apporté aucune assistance dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité, deux fléaux majeurs qui gangrènent la région.
Ce qui a fait déborder le vase, c’est la posture « irrationnelle et inacceptable » adoptée par la CEDEAO quand le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont décidé de se prendre en charge. En ces moments, les pays de l’AES fustigent des sanctions « illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables » de la Communauté, tournant carrément le dos à ses principes fondamentaux.
Cette décision a sûrement des conséquences. Parmi celles-ci, l’imposition des visas ou titres de séjour pour les ressortissants de ces trois pays, car la libre circulation des personnes et de leurs biens prônée par la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest, prendrait fin.
Cette tendance n’est que la première. Les puissances occidentales semblent souvent péser sur les décisions de plusieurs organisations sous-régionales africaines. Au Sahel par exemple, la France pèse de tout son poids et exerce toute son influence sur les Chefs d’États, qui penchent en faveur de la France au détriment des populations du continent.
Le Panafricanisme prend un élan sincère avec plusieurs pays, qui préfèrent désormais avoir la Russie comme alliée à lieu et place de la France et par ricochet, les États-unis. Avec le pays de Vladimir Poutine, la révolution africaine discute sur des partenariats gagnant-gagnants, sans ingérance dans les décisions internes. Une option, qui est accueillie à bras ouvert par la Russie.
Néanmoins, les pays africains devraient développer une tendance interne, sans trop compter sur l’Occident ou la Russie. Les dirigeants et intellectuels panafricanistes doivent apprendre à accélérer l’indépendance économique du continent, sans trop se pencher vers l’extérieur. Plus de 60 ans depuis l’accession à l’indépendance, il est venu le moment pour l’Afrique de s’assumer et surtout, de quitter son « berceau ». Ceci passe pour u lne prise de conscience collective des africains.
« Plus d’indépendance surveillée, ça fait 60 ans que l’eau a coulé », conscientise un artiste africain.
Guerschom Mohammed Vicci